Une étudiante en 6ème année de pharmacie prépare une thèse d’exercice sur le vitiligo et plus particulièrement le nouveau traitement Opzelura. Répondez à ses quelques questions en ligne (quelques minutes) afin de l’aider à appréhender au mieux l’impact psychologique, social et émotionnel de la maladie, et nos espoirs face à l’arrivée de ce nouveau médicament !
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Une thèse sur le vitiligo et l'Opzelura
Chloé Blais, étudiante en 6ème année de pharmacie dans la filière officine à la Faculté de Poitiers, prépare une thèse d’exercice en se concentrant sur l’étude du vitiligo et plus particulièrement le nouveau traitement Opzelura, qu’elle considère comme « une véritable prouesse dans la prise en charge de la maladie ». Afin d’explorer la diversité des réponses individuelles face au vitiligo et évaluer le degré d’attente quant au nouveau traitement, elle nous propose de répondre à une enquête en ligne.
Mise à jour 27/03/2024 : après avoir reçu suffisamment de réponses, l’enquête est clôturée !
Merci à toutes les personnes qui y ont participé.
Toute une partie de sa thèse sera dédiée à l’enquête, qui permettra de refléter l’impact de la maladie, les stratégies d’adaptation employées par les malades et leur espoir face à l’arrivée de ce nouveau traitement. L’étudiante nous fera parvenir sa thèse après sa soutenance !
Sensibiliser au vitiligo dans les pharmacies
Consciente que le vitiligo peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie des patients touchés, allant de l’impact psychologique, social, émotionnel et aussi professionnel, mais aussi en raison de son caractère multifactoriel, Chloé considère que l’étude de cette maladie constitue un sujet de recherche important et très intéressant. Cette enquête aspire à donner une voix aux expériences personnelles des patients : aspects psychosociaux de la pathologie, expériences vécues, stigmates associés, stratégies d’adaptation…

Elle précise : « Je suis très intéressée par l’aspect dermatologique car je trouve que la peau est un miroir de l’intérieur et en l’occurrence travailler sur le vitiligo est très stimulant pour la compréhension des mécanismes sous-jacents. De plus, avec l’arrivée du nouveau traitement Opzelura®, on voit que la science avance et évolue avec le développement de nouvelles approches thérapeutique. »
Motivée par le désir d’améliorer la qualité de vie des patients atteints de vitiligo, de la réception d’une prescription à la délivrance du traitement, en passant par les conseils associés au comptoir d’une pharmacie d’officine, l’étudiante envisage de sensibiliser davantage au sujet du vitiligo. Et de mettre en pratique ses enseignements lors de son entrée dans la profession de pharmacienne !
Dans le cadre du développement d’un programme d’Education Thérapeutique du Patient (ETP) initié par le CHU de Bordeaux, afin de mieux accompagner les patient·es dans les services hospitaliers de dermatologie, nous vous avions proposé de répondre à un questionnaire en 2022, concernant votre rapport au maquillage correcteur et vos habitudes d’utilisation. Vous avez été nombreux à y répondre, et on est heureux de vous partager ici les principaux résultats de cette étude.
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Nos besoins en tant que patients
D’après les résultats de l’étude, en moyenne 38% des malades utilisent le maquillage correcteur, et la courbe a tendance à s’accroître en fonction de l’impact du vitiligo sur la vie (voir diagramme). Les personnes concernées ont principalement recours à des fonds de teint (65%), mais aussi de l’autobronzant (39%), antiennes / correcteur (36%) ou de la poudre compacte (27%).

Pour la grande majorité des répondants, le maquillage correcteur a un impact significatif sur : la confiance en soi, les relations sociales, la vie affective, mais aussi la qualité de vie en général (voir diagramme).

En revanche, de nombreux freins peuvent avoir tendance à empêcher le recours au maquillage correcteur. Ceux-ci sont principalement liés à l’absence de conseils pour choisir le produit adéquat, ou une couvrance insuffisante du produit, une tenue trop limitée dans le temps, une non-résistance à l’eau. D’autres raisons ont également été évoquées par la plupart des personnes ayant répondu au questionnaire (voir diagramme).

Le maquillage correcteur, un accompagnement face au vitiligo
Maquillage et traitements sont compatibles et permettent une meilleure observance des prescriptions médicales. Le maquillage correcteur est plus souvent proposé dans les CHU, en-dehors d’un programme ETP construit pour le vitiligo. A ce sujet, l’Association Française du Vitiligo propose régulièrement dans son agenda des masterclasses en présentiel et des workshops en distanciel, Récemment, nous avons participé au cycle de formation de socio-esthéticiennes, et de professionnels du maquillage (pour l’enseigne Sephora). Enfin, nous préparons des tutos dédiés au maquillage spécifique du vitiligo qui seront bientôt en ligne !
Comme nous le précisions dans un article précédent, les programmes d’Education Thérapeutique du Patient vitiligo sont encore à développer dans les services de dermatologie et dans les cabinets des dermatologues en ville. Proposés pour d’autres maladies chroniques de la peau à fort impact sur la qualité de vie, ces programmes s’adressent aux malades et à leurs proches, afin de répondre aux questions qu’ils peuvent se poser et à leurs besoins pour améliorer leur vie quotidienne.

Dans le cadre du développement d’un programme d’Education Thérapeutique du Patient (ETP) initié par le CHU de Bordeaux, afin de mieux accompagner les patient·es dans les services hospitaliers de dermatologie, nous vous avions proposé de répondre à un questionnaire en 2022, concernant nos besoins d’accompagnement en tant que malades. Vous avez été nombreux à y répondre, et on est heureux de vous partager ici les principaux résultats de cette étude.
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Fort impact de la maladie et besoin d’informations
895 personnes ont participé à l’étude, permettant de récolter des informations précieuses et précises concernant nos besoins et nos attentes. Parmi ces informations, on peut retenir principalement que :
L’impact du vitiligo sur la qualité de vie en général, ainsi que son impact physique et moral au quotidien, est évalué de fort à très fort pour plus de 50% des répondants (et plus de 80% si on inclut les réponses « impact moyen »). 12,18% des personnes ont précisé que l’impact porte sur tous les domaines de la vie (personnel, professionnel, intime, amical), et dans l’ensemble, 67% ont pointé du doigt l’impact sur leur vie personnelle, et 58% sur leur vie professionnelle.
71% des personnes estiment ne pas avoir été bien informées lors de la prise en charge de la maladie. Les sujets liés à la maladie sur lesquels les répondants ont indiqué vouloir être mieux informés sont principalement : l’évolution de la maladie, la gestion des poussées, les facteurs déclenchants, la gestion du vitiligo au quotidien, ou encore la reconnaissance des signes d’activité de la maladie.
En ce qui concerne les traitements plus spécifiquement, les besoins d’information portent principalement sur les traitements actuels, les objectifs thérapeutiques suivis (stabilisation, repigmentation…), les traitements à venir, l’exposition solaire, le maquillage correcteur, ou encore la photothérapie.
Enfin, le regard des autres est ressenti de façon plus ou moins difficiles selon les personnes (voir diagramme ci-contre).
L’ensemble des réponses, détaillées, est disponible en ligne dans ce document.

Une première impulsion pour un programme d’ETP vitiligo ?
Les programmes d’ETP vitiligo sont encore à développer dans les services de dermatologie et dans les cabinets des dermatologues en ville. Proposés pour d’autres maladies chroniques de la peau à fort impact sur la qualité de vie, les programmes d’Education Thérapeutique du Patient s’adressent aux malades et à leurs proches. Ils proposent des contenus informatifs et d’accompagnement (atelier maquillage correcteur par exemple) à la fois individuels et collectifs, visant à répondre à toutes les questions que les malades peuvent se poser et à leurs besoins pour améliorer leur vie quotidienne.

Une grande enquête internationale nommée « ALL » (ALL Colors, ALL skins, ALL Dermatoses), menée par les laboratoires Pierre Fabre de janvier à avril 2023, a permis de récolter plus de 3 millions de données sur les maladies de peau. Cela en fait la plus grande base de données privée de données internationales ! Elle permet aujourd’hui d’établir un état des lieux de la prévalence des maladies, mais aussi leurs impacts et les besoins des patients. Nous vous partageons ici les enseignements principaux publiés récemment…
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Les malades injustement sous-représentés en santé publique
Plus d’1 personne sur 3 souffre d’une maladie de peau, et la dermatologie est la spécialité de médecine qui adresse le plus grand nombre de patients aujourd’hui. Pourtant, les malades souffrant d’une maladie cutanée ne sont pas une priorité de santé publique (si on observe la place des dermatoses dans les programmes de prévention) !
Les résultats qui viennent d’être publiés sont déjà alarmants, sur la population ayant participé à l’enquête :
- 41% déclarent souffrir d’une maladie de peau
- 60% rapportent des sensations d’inconfort
- 44% disent souffrir de démangeaisons (et 11% ressentent des douleurs cutanées).
L’étude a été effectuée grâce à la participation de plus de 50 000 personnes (51% de femmes et 49% d’hommes), sur les 5 continents (20 pays au total), dont 4 000 pour la France : des échantillons représentatifs et extrapolables de la population générale de 16 ans et plus.
Vivre avec une maladie de peau au quotidien
L’enquête a été menée en partenariat avec des associations de patients (dont l’Association Française du Vitiligo) et centrée sur l’expérience du malade, pour mieux comprendre le vécu des patients et soutenir leur plaidoyer.
Vivre avec une maladie de peau peut avoir un impact significatif sur la vie quotidienne et le bien-être en général. Les malades présentent souvent des symptômes physiques et émotionnels qui peuvent provoquer de l’inconfort, de la douleur, de l’embarras… Et tout cela peut bien sûr diminuer de la « qualité de vie ». Il est donc primordial de comprendre l’expérience du patient lorsqu’il s’agit de traiter des maladies de peau.

L’enquête révèle que :
- 42% considèrent que leur maladie est une gêne au quotidien, et 38% une gêne au travail
- 34% se sentent découragés
- 27% déclarent que leur maladie affecte leur vie sexuelle
- 41% ont des difficultés à dormir
- 20% se sentent rejetés par les autres
- 19% ont la sensation d’être regardé avec dégoût par les autres…
Pour vivre avec une maladie cutanée telle que le vitiligo, acné, eczéma, psoriasis… les malades de peau peuvent avoir tendance à éviter les situations sociales ou porter des vêtements spécifiques pour couvrir les zones touchées. Comprendre ces besoins et ces comportements est crucial pour fournir des soins et un soutien efficaces aux patients atteints de maladies de peau. Cette étude est donc une source d’informations précieuse, afin de générer une prise de conscience des autorités publiques !
En partant de ces constats, les laboratoires Pierre Fabre, et leur département dédié aux relations patients et consommateurs, ont publié un site d’informations et de partage autour des maladies visibles de la peau (que l’on a relayé récemment sur notre site) que vous pouvez visiter et partager : Changer de regard.

Une récente étude internationale portant sur la qualité de vie et la santé mentale des personnes vivant avec le vitiligo, vient d’être publiée sur le JAMA Dermatology (Journal of the American Medical Association Dermatologie). Les résultats sont alarmants en ce qui concerne plusieurs aspects de la vie des malades… Nous développons les principaux enseignements de l’étude dans cet article.
Etude VALIANT Study – (Vitiligo and Life Impact Among International Communities), publiée en ligne le 30 août 2023 :
https://jamanetwork.com/journals/jamadermatology/fullarticle/2808976
par Kristen Bibeau, PhD, MSPH; Khaled Ezzedine, MD, PhD, John E. Harris, MD, PhD; Nanja van Geel, MD, PhD ; et coll.
Fardeau de la maladie : des chiffres qui parlent et qui alarment
L’étude, réalisée entre mai et juin 2021, a rassemblé plus de 3 500 malades (femmes et hommes de plus de 18 ans, venant de 17 pays, des différents continents). Plusieurs membres de l’association internationale VIPOC (Vitiligo International Patient Organizations Committee) ont participé à cette enquête.
Plus de 40% des personnes interrogées estiment que le vitiligo influence fortement leur santé émotionnelle, affectant leur estime de soi, leurs relations personnelles et leur cheminement professionnel. Les activités quotidiennes comme le choix des vêtements, la participation à des réunions sociales, des activités sportives, deviennent stressantes. Les rencontres avec d’autres personnes (de la poignée de main à la relation intime), sont aussi source de stress et vécues difficilement, voire totalement refusées.
Par ailleurs, près de 60% de ces malades souhaitent cacher leur vitiligo avec du maquillage ou des vêtements couvrants, plus particulièrement les personnes dont le vitiligo touche plus de 5% de leur surface corporelle. Enfin, près de 50% de ces personnes pensent que « personne ne comprend ce que c’est que de vivre avec le vitiligo ».

La santé mentale aussi affectée
En plus de cette perte de confiance en soi, de cette qualité de vie affectée au quotidien, plus de la moitié de malades (59,4% soit 2078 sur 3541) ont reconnu avoir été diagnostiqués victimes de troubles de santé mentale : l’anxiété en première place (30%), suivie par la dépression (25%). Les plus hauts pourcentages étant signalés chez les personnes avec la peau type IV ou V (peau foncée), particulièrement les personnes originaires d’Inde, et plus généralement chez les malades ayant plus de 5% de leur surface corporelle dépigmentée et/ou avec des lésions sur les mains ou le visage.
Ces révélations soulignent l’urgence de considérer les conséquences émotionnelles et sociales du vitiligo et d’intensifier les efforts pour diminuer ce fardeau. Cela signifie, notamment, écouter et mieux comprendre le ressenti des malades, éduquer les professionnels de santé notamment dans les pays où ce fardeau pèse encore plus lourd.
L’impact du vitiligo sur la qualité de vie et la santé mentale des malades, encore trop souvent minimisé, est très fort et mérite plus qu’une attention : une réelle prise en compte dans l’offre de soins proposée aux malades.

À SUIVRE AUSSI :
Participez à la Cohorte ComPaRe Vitiligo (« Communauté de Patients pour la Recherche »), une étude au long cours qui rassemble des milliers de patient·es, qui observe le point de vue des malades pour améliorer la qualité de vie et les soins qui leur sont apportés.
L’équipe de dermatologie du CHRU de Tours, en lien avec l’équipe INSERM-SPHERE, réalise actuellement une étude au sujet de l’acceptation des maladies dermatologiques chroniques affichantes, et cherche de nouveaux participants pour compléter leurs données. Tous les détails à ce sujet sont donnés dans cet article !
Comment accepter une maladie affichante, en tant que malade
Les maladies dermatologiques chroniques dites « affichantes » se manifestent de manière visible ou évidente sur le corps ou le visage. Ces affections sont variées, il peut s’agir par exemple de vitiligo ou d’hypopigmentation / hyperpigmentation, de pelade, angiome plan… Parvenir à « accepter » la maladie et sa visibilité est important pour la qualité de vie des personnes atteintes.

L’étude s’est lancée il y a plusieurs mois, et les premières étapes ont déjà été réalisées. Des réunions d’experts (incluant des patients) ont cherché à construire des échelles d’évaluation de l’acceptation de la maladie concernée, pour les patients adultes et enfants mais aussi pour leur entourage familial. Les participants ont été amenés à s’exprimer (anonymement) afin de dégager les principaux éléments à prendre en compte.
A présent, l’étude arrive à l’étape de la validation de la pré-échelle d’acceptation définie, avec de nouveaux participants qui devront répondre à questionnaire.
Ados, Normands et Corses sous-représentés !
Afin que les résultats de cette étude soient les plus représentatifs possible, il est nécessaire que les personnes qui participent soient variées. Or, l’équipe nous a informé de leurs difficultés à recruter des adolescents (11-17 ans), moins représentés que les enfants et adultes pour le moment, ainsi que des personnes résidant en Normandie et en Corse (enfants de plus de 6 ans, ados ou adultes).
Si vous faites partie de ces catégories et souhaitez participer, le processus est relativement simple et votre aide sera précieuse ! Une téléconsultation (non payante) sera nécessaire au préalable, afin de vous fournir l’information et valider votre participation.
Puis, votre participation consistera à répondre à un questionnaire (environ 5-10 minutes), de façon anonyme. Les participants recevront une indemnité de 30 euros (par virement bancaire) par le CHRU de Tours si tout est bien complété.

Pour proposer votre participation, envoyez dès que possible un mail au CHRU de Tours, afin de prendre le RDV de téléconsultation, en cliquant sur le bouton ci-dessous :
Une nouvelle enquête en ligne d’ampleur mondiale, visant à étudier l’impact des maladies dermatologiques afin d’améliorer la vie des patients atteints d’une maladie de peau. En tant que patient·es concerné·es par le vitiligo, nous vous invitons à y répondre ! Voici plus d’informations à ce sujet…
Mieux cerner l’impact des maladies dermatologiques
Nous sommes malheureusement bien placés pour le savoir : les maladies dermatologiques peuvent causer beaucoup de douleur, de gêne et de détresse émotionnelle aux personnes concernées. Elles peuvent également affecter la qualité de vie, en limitant certaines activités quotidiennes, en perturbant la confiance en soi ou encore son rapport aux autres. L’impact psychologique et physique d’une maladie de peau peut être considérable, et c’est à partir de ce constat que l’Alliance internationale des organisations de patient·es en dermatologie (également connue sous le nom de GlobalSkin) a développé un questionnaire scientifique inédit, permettant de mesurer l’impact des affections de la peau, des cheveux, des ongles et des muqueuses selon le point de vue du patient ou de la patiente.

Cette nouvelle mesure, nommée « Impact des pathologies dermatologiques rapporté par le patient » (ou en anglais « Patient-Reported Impact of Dermatological Diseases« , PRIDD), vise à collecter des données dans le monde entier à propos de l’impact des affections dermatologiques sur la vie des patient·es. Les informations ainsi collectées contribueront à identifier les zones où il est nécessaire d’améliorer les soins et les options de traitement, et de proposer une solution médicale plus accessible aux patient·es dans le monde.
Ce projet porte le nom de « Recherche mondiale sur l’impact des maladies dermatologiques » (ou en anglais « Global Research on the Impact of Dermatological Diseases » ou GRIDD). Il est dirigé par l’Alliance internationale des organisations de patient·es en dermatologie (GlobalSkin), en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Cardiff (Royaume-Uni) et du Centre médical universitaire de Hambourg-Eppendorf (Allemagne). Cette recherche a reçu l’approbation éthique requise de l’Université de Cardiff. La « fiche d’information patient » fournit des détails supplémentaires, de même que le site web GlobalSkin.
Participez pour contribuer à l'amélioration de la vie des patient·es
En tant qu’adulte souffrant d’une affection dermatologique, notre contribution en tant que malade est vitale pour cette initiative de recherche mondiale, car nous sommes les mieux placé·es pour en parler. En participant, vous contribuez donc à montrer aux cliniciens, chercheurs et personnalités politiques le réel impact de votre affection dermatologique sur votre vie. Et surtout, votre participation va apporter une contribution importante à l’amélioration de la vie des patient·es en dermatologie du monde entier, aujourd’hui et demain.
GlobalSkin recherche 10 000 personnes comme nous pour participer à l’étude, en complétant une enquête en ligne pour une durée d’environ 10 à 20 minutes (ouverte du 5 juin au 28 septembre 2023, disponible dans 17 langues). Il sera peut-être demandé de compléter une version plus courte de l’enquête, 6 semaines après avoir complété le premier, afin d’aider à confirmer scientifiquement le nouvel outil de mesure.

Vous pouvez participer si :
- Vous avez une affection dermatologique, telle que le vitiligo
- Vous avez 18 ans ou plus
- Vous pouvez comprendre et lire une des 17 langues suivantes à un niveau suffisant pour répondre à l’enquête de façon autonome (anglais, arabe, bengali, chinois simplifié, danois, néerlandais, français, allemand, hindi, italien, japonais, portugais, russe, serbe, espagnol, swahili ou vietnamien).
N’hésitez pas à partager l’enquête avec les personnes qui pourraient être concernées autour de vous !
Au cours de la dernière décennie, de nombreuses enquêtes ont évalué le fardeau des maladies de peau, mais aucune ne s’est concentrée sur l’impact spécifique de la maladie sur les parties visibles du corps (visage et mains en particulier).
C’est chose faite désormais grâce à une étude épidémiologique portant sur la prévalence des maladies visibles de la peau (Prevalence of visible skin diseases) réalisée par les Laboratoires Pierre Fabre, partenaire de l’Association Française du Vitiligo depuis de nombreuses années.
Cette étude a fait l’objet de deux publications :
- Burden of visible (face and hands) skin diseases, parue dans le JEADV (Journal of the European Academy of Dermatology and Venerelogy)
- Prévalence des maladies cutanées visibles : une étude internationale portant sur 13 138 personnes, parue dans les Annales de dermatologie et de Vénérologie.
L’impact spécifique de la maladie sur les parties visibles du corps
L’étude des Laboratoires Pierre Fabre visait notamment à évaluer le poids de certaines maladies de peau (dont le vitiligo) sur la vie quotidienne des personnes, en fonction de sa localisation : les zones « non visibles » (torse, dos, bras, jambes…) versus les zones « visibles » (visage et mains en particulier).
En effet, nos mains et notre visage nous permettent de nous exprimer, de communiquer avec l’autre, sans même utiliser le langage verbal. Des lésions visibles sur les mains peuvent provoquer le dégoût, la peur de la contagion ou encore le refus du contact direct…
Plus généralement, les maladies cutanées visibles peuvent altérer l’image de soi, et entraîner la perte de confiance, la honte parfois, et la remise en question de sa propre personnalité. Les maladies telles que le psoriasis, l’eczéma, le vitiligo, la rosacée et l’acné n’altèrent pas les fonctions vitales en tant que tel (et en dehors des comorbidités connues), mais elles peuvent affecter considérablement la qualité de vie des malades et de leur famille.

Cette étude a été réalisée en collaboration avec des médecins spécialistes, chercheurs, et associations de patients dont l’Association Française du Vitiligo, représentée par Martine Carré, sa Présidente.
Elle s’est intéressée à 8 dermatoses représentant plus de 50% des maladies de peau : acné, psoriasis, eczéma, vitiligo, ichtyose, eczéma chronique des mains, rosacée et hidrosadénite suppurativa, et s’est appuyée sur un échantillon représentatif de la population, dans 6 pays : Canada, Chine, Italie, Espagne, Allemagne et France.
Au total, 13 138 personnes (hommes et femmes, âgé·es de plus de 18 ans) ont répondu à un premier questionnaire. Parmi ces participants, 26,2% ont déclaré souffrir de maladies de la peau, soit un peu plus de 3 000 personnes, atteintes de l’une des 8 maladies cutanées « emblématiques » sélectionnées. Ces dernières ont été invitées à remplir un questionnaire digital structuré et consolidé avec les associations de malades concernées, portant sur l’impact de ces maladies sur leur vie quotidienne, ainsi que la stigmatisation perçue.
Mains et visage atteints : une souffrance accentuée
Cette étude décrit pour la première fois la prévalence des dermatoses visibles ou apparentes dans un large échantillon. En l’occurrence, une atteinte du visage et/ou des mains à été signalée par 3 patients sur 4 souffrant d’une maladie de la peau ! Ces données sont importantes à prendre en compte lorsqu’on examine la qualité de vie ou le fardeau des maladies chroniques de la peau.
Quelques résultats significatifs ont pu être mis en valeur :
La qualité de vie est principalement altérée lorsque le la localisation visible se trouve uniquement sur les mains.
En plus d’être un outil de communication, la main effectue de multiples tâches fonctionnelles de la vie quotidienne. En conséquence, on constate que la dermatose visible sur les mains a un impact négatif plus élevé sur le quotidien des participants, que celle localisée sur le visage.
Elle est souvent considérée comme un handicap, non seulement dans l’activité professionnelle, les loisirs ou dans les activités sportives, mais également dans les relations sociales et dans la vie affective et intime. En effet, l’altération de la qualité de vie, mesurée par le Dermatology Life Quality Index (DLQI) est plus forte chez les personnes atteintes sur les mains que sur celles atteintes sur le visage (38% avaient un DLQI >10 versus 22% pour le visage).
Certaines personnes se sentent stigmatisées, expriment des difficultés à s’endormir et rapportent que leur vie sexuelle est affectée.

Cette étude démontre aussi le poids élevé des maladies cutanées visibles sur les aspects multidimensionnels de la vie quotidienne des participants. En effet, la présence d’une maladie cutanée sur une zone visible est 2 fois plus préjudiciable à la qualité de vie que la présence de cette même maladie sur des zones non visibles.
Une attention particulière doit donc être accordée aux patients présentant une dermatose des mains et du visage.
Un nouveau programme verra bientôt le jour
Cette étude a permis la mise en place du « Programme Dermatoses Visibles », avec la création et la diffusion d’outils de communication et de sensibilisation : vidéos, application, podcast, etc…
Le Pr Marie-Aleth Richard, dermatologue ayant participé à cette étude, communiquera sur ce programme en juillet prochain, lors du Congrès Mondial de Dermatologie à Singapour.
Comme on vous l’annonçait en septembre 2021, les Professeurs Passeron (CHU Nice) et Seneschal (CHU Bordeaux), membres du Comité Scientifique de l’AFV ont commencé à mener une étude appelée « ERASE Vitiligo » (Early Repigmentation Approach for Stopping the Evolution of Vitiligo), dont les premiers résultats sont intéressants ! Avant de pouvoir publier quoique ce soit, les équipes de ces deux CHU souhaitent recruter de nouveaux patients pour approfondir les résultats…
Lisez cet article et participez à l’étude si vous le pouvez : la recherche a besoin de vous…
Qui peut participer ?
Les équipes recherchent plus particulièrement des personnes de 18 à 40 ans, avec un vitiligo non-segmentaire (qui touche donc plusieurs zones du corps), ayant au moins une lésion de plus de 2cm en dehors du visage, des mains, des pieds, des grands plis…
Si le vitiligo s’es déclenché il y a moins de 6 mois, contactez vite l’équipe car c’est le segment dans lequel il y a encore trop peu de patients ! Si les plaques existent depuis plus de 2 ans, contactez aussi les CHU pour participer à cette étude : il reste quelques places pour intégrer des participant·es.

Attention, les personnes correspondant aux critères ci-dessous ne peuvent pas participer à l’étude :
- Diabète, hypertension artérielle, contre-indication à la corticothérapie générale et à la photothérapie
- Lésions localisées uniquement sur le visage, aisselles, mains et pieds.
Comment s’inscrire ?
Envoyez vos informations (prénom, coordonnées, âge, et type de vitiligo) à :
CHU NICE : houis.a@chu-nice.fr
CHU BORDEAUX : nicolas.andreu@chu-bordeaux.fr
Déroulement de l’étude et contraintes
Tous les patients recevront un traitement associant des comprimés (minipulse de cortisone) à prendre à leur son domicile 2 fois par semaine, et une photothérapie UVB en cabine (à faire près de leur domicile) pendant 6 mois.

Il est prévu par ailleurs :
- 3 visites au total (à l’inclusion de l’étude, puis à 3 et 6 mois de traitement) sur place à Nice ou à Bordeaux ;
- 2 biopsies cutanées (1 à l’inclusion, et 1 après 6 mois de traitement), afin d’analyser la réponse immunitaire et notamment les lymphocytes T mémoires ;
- prises de sang à l’inclusion, puis à 3 et 6 mois.
Le traitement est totalement pris en charge ; une indemnité est prévue pour couvrir d’éventuels frais de déplacements.
Cette étude bénéficie du soutien financier de l’Association Française du Vitiligo, pour faire avancer la connaissance du vitiligo et des nouveaux traitements qui pourraient être préconisés par les dermatologues.
Vous pouvez également, si vous le souhaitez, participer à son financement (déductible des impôts) via les sites www.cure-vitiligo.com ou https://www.fonds-aveni.fr/don-ligne (choisir la thématique « Innovation médicale » et « Centre International de Recherche et de Traitement du vitiligo »).