Apparence et discriminations : les entreprises doivent en faire plus
Poids, style, cheveux, maquillage… Les discriminations liées à l’apparence restent une réalité dans le monde professionnel. Le vitiligo, comme d’autres maladies de peau visibles, n’échappe pas à ces jugements. L’AFV rappelle l’importance d’un engagement concret des entreprises pour plus d’inclusion.
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Des discriminations toujours trop présentes
Le Groupe APICIL, vient de publier la cinquième édition de son baromètre « Les Français et l’inclusion », en partenariat avec OpinionWay. Cette année, l’étude se concentre sur les discriminations liées à l’apparence physique en entreprise. Les résultats sont sans appel : ces discriminations sont fréquentes, souvent ignorées, et rarement prises en compte de manière sérieuse par les employeurs.
Parmi les chiffres marquants :
- 1 salarié sur 3 a déjà modifié son apparence après une remarque au travail,
- Chez les 18-24 ans, ce chiffre grimpe à 44%,
- 32% des actifs ont été témoins de discrimination liée à l’apparence,
- 25% en ont personnellement été victimes.

Ces comportements concernent tous types de différences : poids, style vestimentaire, coiffure… et aussi, même si c’est rarement nommé, l’apparence de la peau, comme c’est le cas pour le vitiligo.
Le vitiligo aussi concerné
Bien qu’il soit rarement mentionné explicitement dans ce type d’étude, le vitiligo est une maladie visible, souvent mal connue, parfois mal perçue. Pour de nombreuses personnes concernées, exposer sa peau dans un cadre professionnel peut devenir une source de stress, voire de mise à l’écart. Le baromètre pointe un recul général du sentiment d’inclusion : seuls 58% des Français jugent la société inclusive (en baisse de 5 points, et un recul plus fort particulièrement chez les jeunes de 18 à 24 ans, avec une diminution de 14 points), et seulement 30% des salariés estiment que leur entreprise agit réellement contre les discriminations liées à l’apparence. C’est insuffisant.
Comme le rappelle le Groupe APICIL, l’inclusion ne doit pas être un slogan. Elle doit se traduire par des politiques concrètes : formation des équipes RH, sensibilisation des managers, valorisation de la diversité des profils et des apparences.

L’Association Française du Vitiligo s’associe à cet appel à plus de vigilance. Trop souvent, les personnes atteintes de vitiligo se sentent obligées de dissimuler leur peau pour éviter les jugements. Cela ne devrait plus exister en 2025 ! L’inclusion passe aussi par la normalisation des peaux différentes. Et cela commence par une meilleure information, des témoignages visibles, et une action résolue de tous les acteurs : entreprises, pouvoirs publics, associations.