Nous avons récemment reçu un témoignage touchant par email, empreint de résilience et de positivité, de la part d’un étudiant en Histoire en Tunisie. Avec l’accord de son auteur, nous souhaitons le partager avec vous.
© Copyright : Association Française du Vitiligo
Le poids du regard, au quotidien
Ahmed a découvert les premières taches de vitiligo en 2015, sur les mains et le dos. Très vite, il se confronte à un flot de fausses croyances : “On me disait que c’était à cause des fritures que je consommais trop, ou encore qu’un lézard aurait marché sur ma peau pendant mon sommeil.” Un reflet des idées reçues encore trop présentes, loin de toute base scientifique.
Mais plus que les mots, ce sont les regards qui marquent, même celui des enfants parfois, innocent mais dérangeant malgré tout. “Le vitiligo n’est pas qu’un simple changement de pigmentation. C’est aussi un rapport quotidien avec le regard de l’autre.” Dans la rue, au marché, ou face à un inconnu, Ahmed fait souvent face à l’incompréhension, la gêne, parfois même la peur… “Un jour, un vendeur de légumes a refusé de prendre l’argent directement de ma main.” Depuis, il a adapté ses gestes : “Je ne tends plus la main en premier. Pas par peur, mais pour éviter la gêne de voir l’autre reculer.”
Le vitiligo peut aussi devenir un frein professionnel. Dans des métiers de contact, certaines réactions peuvent pousser à l’autocensure. “Cela nous pousse parfois à revoir nos rêves à la baisse, juste pour éviter le rejet.”
Se construire malgré tout, et grâce à ça
Heureusement, Ahmed a trouvé un espace de bienveillance au lycée et à l’université, des lieux où il peut s’épanouir pleinement : “Les gens me considèrent pour mes idées, pas pour mon apparence.” Il y trouve du respect et du soutien de la part de ses camarades et professeurs qu’il “remercie du fond du cœur.” “L’an dernier, j’ai terminé premier de ma promotion. Je pense que cela vient en partie de ma volonté de prouver que j’étais capable, comme tout le monde.” Bravo à lui, on lui souhaite le meilleur !

Aujourd’hui, Ahmed voit son vitiligo comme une part de lui-même, de son identité : “Je n’en souhaite plus la disparition. Il m’a apporté une force intérieure.” Il ne demande pas la pitié, mais simplement “un regard humain, sincère.”
Et à ceux qui vivent les premiers instants de la maladie, il adresse un message puissant :
“Ce n’est pas une fin. C’est un nouveau départ. Le vitiligo peut révéler des forces en vous que vous ne soupçonniez même pas. Vous étudierez, vous travaillerez, vous aimerez. Rien ne vous arrêtera.
Votre personnalité ne se résume pas à votre peau. Vous êtes une belle personne. Levez-vous, construisez votre monde, et surtout, ne vous isolez pas. Faites en sorte que vos réussites parlent pour vous.”
C’est une avancée historique pour les plus de 2 milliards de personnes dans le monde atteintes d’une maladie de peau : lors de la 78e Assemblée mondiale de la santé (78th World Health Assembly ou WHA78) ayant eu lieu du 19 au 27 mai 2025, les États membres ont adopté une résolution inédite plaçant les maladies de la peau au cœur des priorités de santé publique. Le vitiligo, comme d’autres pathologies visibles, est pleinement concerné par cette décision.
© Copyright : Association Française du Vitiligo
Une résolution portée par des États engagés
C’est un moment marquant dans l’histoire de la dermatologie mondiale. La résolution intitulée « Les maladies de peau, priorité mondiale de santé publique » (“Skin Diseases as a Global Public Health Priority”) a été adoptée lors de la 78e Assemblée mondiale de la santé (WHA78). Portée par la Côte d’Ivoire et co-parrainée par la Colombie, la Chine, l’Égypte, la Micronésie, le Nigéria et le Togo, elle vise à combler un retard important dans la reconnaissance des maladies dermatologiques à l’échelle internationale.

Cette résolution appelle à la création d’un Plan d’action mondial pour améliorer la prévention, le diagnostic, le traitement et la prise en charge des maladies de peau, tout en intégrant la santé cutanée dans les systèmes de santé existants.
Les chiffres sont sans appel : en 2019, 4,69 milliards de nouveaux cas de maladies de peau ont été recensés dans le monde. Et si plus de 3 000 pathologies sont identifiées, 10 d’entre elles concentrent l’essentiel du fardeau mondial. Pourtant, ces maladies restent encore largement négligées dans les politiques de santé publique.
Une mobilisation internationale pour une réponse intégrée
La résolution reconnaît la diversité des maladies concernées – infectieuses, auto-immunes, génétiques, ou liées au climat – et leur impact sur la santé mentale, le bien-être social, et la qualité de vie.
Parmi les priorités fixées :
- Renforcer les soins de santé primaires et la formation des professionnels de santé,
- Améliorer l’accès aux diagnostics et aux traitements abordables,
- Intégrer la santé de la peau dans les politiques liées au handicap, à la réhabilitation et à la santé mentale,
- Promouvoir la recherche, la surveillance, l’innovation, et les outils numériques, dont la télédermatologie.
“La voix des personnes vivant avec une maladie de peau a enfin été entendue par les ministres de la santé du monde entier”, a déclaré Jennifer Austin, Directrice générale de l’Alliance internationale des organisations de patients en dermatologie (GlobalSkin).
Pour le Pr Henry W. Lim, président de la Ligue internationale des sociétés de dermatologie (International League of Dermatological Societies ou ILDS), “cette résolution représente des décennies de progrès scientifiques et de plaidoyer”. Il appelle désormais à une mise en œuvre inclusive et durable.

Un engagement collectif indispensable
L’OMS pilotera l’élaboration du Plan d’action mondial. Les parties prenantes – gouvernements, ONG, universités, secteur privé, organisations de patients – sont invitées à collaborer pour transformer cet engagement en actions concrètes. “La réussite de cette résolution dépendra de la coopération de tous”, a rappelé Marc Yale, Président de la World Skin Health Coalition.
Et comme l’a souligné Dr Claire Fuller, présidente de la Fondation internationale de dermatologie (FID), “la résolution reconnaît l’intersection entre santé de la peau, santé mentale, stigmatisation et bien-être social. C’est une approche globale, qui profitera à des millions de personnes.”
Vitiligo International Patient Organizations Committee (VIPOC) qui regroupe plus de 40 associations de malades du vitiligo dans 30 pays dans le monde a soutenu cette résolution. Freddy Banza, membre du conseil d’administration et ambassadeur VIPOC, était présent au siège de l’OMS à Genève pour expliquer les impacts du vitiligo et les enjeux de meilleures prise en charge du vitiligo pour les malades dans tous les pays. A cette occasion, il a rencontré spécialement le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus (Directeur Général de l’OMS), le Dr. Socé Fall (Directeur des maladies non transmissibles), le Dr. Kingsley (Responsable des maladies de la peau), Le Dr. Jacob (Responsable de la classification internationale des maladie) à propos des enjeux cruciaux pour les malades du vitiligo dans les différentes régions du monde. (voir photo ci-jointe : Freddy Banza (VIPOC) et Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général au siège de l’OMS)

L’Association Française du Vitiligo et la Fédération Française de la Peau (qui regroupe 35 associations de malades de la peau dont l’AFV), vont demander une réunion avec le Ministre de la Santé pour voir les déclinaisons de cette résolution historique dans nos territoires. Affaire à suivre…
Comment mieux faire entendre la voix des patients atteints de vitiligo à l’international ? La conférence GlobalSkin 2025, organisée à Prague, a rassemblé des associations du monde entier pour échanger, s’organiser et défendre ensemble l’accès à des soins adaptés. Nous y étions, et vous partageons ici l’essentiel à retenir !
© Copyright : Association Française du Vitiligo

Une alliance mondiale pour les maladies de peau
La création de cette organisation, en 2016, a été portée notamment par l’Association Française du Vitiligo et son Président Jean-Marie Meurant, ayant été le premier Président et fondateur de l’International Alliance of Dermatology Patient Organizations (IADPO, aussi nommée « GlobalSkin »).
Cette année, du 24 au 27 avril, près de 250 participants venus de tous les continents se sont réunis à Prague pour la conférence GlobalSkin. Toutes les maladies de peau étaient représentées, et parmi elles, 12 associations dédiées au vitiligo, membres de VIPOC (dont l’AFV) étaient présentes, aux côtés d’experts médicaux, de chercheurs, de représentants institutionnels et de l’industrie pharmaceutique.

de gauche à droite, les représentants d’associations du vitiligo : Kenya, Mexique, Afrique du Sud, Uganda, Sri Lanka, France, Allemagne, Uganda, Kenya, Sri Lanka, Bahreïn
Sous le thème « Champion », les organisateurs ont mis en lumière le rôle essentiel des représentants de patients dans l’amélioration des soins, la sensibilisation et le plaidoyer politique. Conférences, ateliers et temps d’échanges ont permis de partager expériences, réussites et besoins autour de thématiques clés :
- Avancées scientifiques en dermatologie et impact sur la vie des patients ;
- Santé mentale et maladies dermatologiques visibles ;
- Accès aux traitements : importance des données chiffrées, des sondages, et de la reconnaissance de l’impact psychologique ;
- Communication stratégique, lobbying et campagnes de sensibilisation ;
- Apports de l’intelligence artificielle en dermatologie.
Plaidoyer mondial et coopérations renforcées
Parmi les moments forts : les nombreux témoignages des représentants d’association ; pour le vitiligo, 5 représentants VIPOC venus du Mexique, d’Inde, d’Afrique du Sud et du Kenya, ont fait part de leur actualité (projets, réalisations, prise en charge du vitiligo dans leurs pays respectifs).
Les laboratoires présents (Pierre Fabre, Pfizer, Almiral, Novartis, Abbvie, Incyte) ont souligné l’importance de la participation des patients aux essais cliniques : mieux comprendre leurs attentes, mieux les informer (sur la durée, les implications, les résultats), et co-construire les messages de sensibilisation à travers des conférences de presse ou des publications.
La conférence a aussi été l’occasion de renforcer les coopérations intercontinentales – Afrique, Europe, Asie, Amériques – pour développer des synergies régionales et mutualiser les actions.

Enfin, une initiative majeure a été annoncée : une résolution visant à faire des maladies de peau une priorité mondiale de santé publique sera présentée à la WHA (World Health Assembly) en mai 2025. Cette proposition, portée par la Côte d’Ivoire, la Colombie, la Chine, l’Égypte, le Nigéria, le Togo et la Micronésie, avec le soutien de GlobalSkin, appelle tous les pays à se mobiliser. Un signal fort pour la reconnaissance des maladies de peau, et une avancée cruciale pour la cause du vitiligo à l’échelle internationale.
C’est une première européenne et mondiale : un plaidoyer essentiel vient d’être publié sur le vitiligo pour comprendre les impacts de la maladie, agir pour améliorer la situation des malades et transformer la prise en charge de cette maladie méconnue en Europe, et aussi plus largement à travers le monde.
© Copyright : Association Française du Vitiligo
Pourquoi un Livre Blanc pour le vitiligo ?
Un livre blanc est un document officiel qui présente de manière détaillée un problème spécifique (ici : le vitiligo, les impacts, la prise en charge des malades, etc.) et propose des solutions pour remédier aux problèmes rencontrés. Il sert de guide de référence, fournissant des informations précises et des recommandations pratiques à mettre en œuvre.
Le Livre Blanc du Vitiligo sert à sensibiliser le public en général, les professionnels de la santé et les décideurs politiques à une maladie qui est encore trop méconnue, aux effets personnels et familiaux sous-estimés. Il expose les défis rencontrés par les patients, les avancées scientifiques récentes et les pistes d’amélioration à court et moyen terme.
Ce document fait le point sur la reconnaissance de la maladie, le parcours de soin (ou plutôt son absence), la prise en charge et les traitements, le suivi et le soutien ainsi que les priorités de santé et les remboursements des médicaments en apportant des pistes et des axes de travail qui doivent être pris en compte par les instances de la santé et les acteurs de la décision politique en Europe et dans les différents pays.

A travers 54 pages, le livre blanc le point sur les études scientifiques et les constats alarmants tels que :
- Attente de 2,5 années en moyenne pour être diagnostiqué
- 50 % des personnes atteintes de vitiligo ont eu des erreurs de diagnostic
- 65 % des malades se sont vu répondre qu’il n’y avait pas de traitements
- 84 % des malades ne reçoivent pas de traitements contre leur vitiligo en France…

Le Livre Blanc du Vitiligo (Vitiligo White Paper) est disponible sur le site de VIPOC (comité international réunissant les responsables d’associations, dermatologues, chercheurs et spécialistes du vitiligo), en version anglaise pour l’instant. Il sera traduit en français prochainement. Le document peut être traduit à l’aide d’outils de traduction en ligne, mais attention : ces traductions automatiques nécessitent des ajustements et une relecture avisée pour garantir leur sens et leur qualité.
Ce livre blanc est le fruit de la collaboration entre un comité de malades constitué de 6 associations européennes de malades du vitiligo (dont l’Association Française du Vitiligo), et un comité de dermatologues issus de plusieurs pays européens. Les travaux ont été placés sous la direction d’un comité de pilotage qui comprenait 2 professionnels de santé renommés : Professeur Thierry Passeron, Professeur Nanja Van Geel et un représentant des associations de malades : Jean-Marie Meurant au titre de Vice-président de VIPOC (Vitiligo International Patient Organisations Committee).
Un outil pour transformer la prise en charge du Vitiligo
Ce Livre Blanc sur le Vitiligo représente une collaboration unique et originale, rassemblant des expertises variées. En partenariat avec des professionnels de santé et avec le soutien du laboratoire Incyte, il représente un projet novateur pour aboutir à des recommandations politiques concrètes à l’échelle européenne, conçues pour répondre aux enjeux cruciaux du vitiligo aujourd’hui.
Une première réunion de présentation a été faite au parlement Européen à Bruxelles le mercredi 15 janvier 2025, avec la participation et le soutien de 4 députés européens, de plusieurs assistants parlementaires, d’une représentante de la Commission Européenne et d’un représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette réunion a été placée sous la direction de VIPOC en tant que porteur du Livre Blanc du Vitiligo et du Pr Nanja Van Geel, membre de la Vitiligo Task Force et de la European Academy of Dermatology and Venerology (EADV).

Plusieurs réunions de suivi et de plaidoyer sont prévues à Bruxelles en 2025 et chaque association de malades en Europe va se servir de ce document et des propositions qu’il contient pour faire avancer concrètement la cause du vitiligo partout où cela est nécessaire.
Du 13 au 15 décembre 2024, la 4ᵉ édition de VIPOC (Vitiligo International Patient Organisations Conference) a rassemblé des associations de patients du monde entier, pour la première fois sur le continent africain. Cet événement, organisé tous les deux ans, a pour vocation de sensibiliser, unir et soutenir la recherche, au bénéfice de tous les malades. Retour sur les moments forts de cette rencontre internationale portée par des valeurs de solidarité et d’espoir.
© Copyright : Association Française du Vitiligo
Une 4ᵉ édition marquée par l’échange et l’engagement
L’Association Française du Vitiligo, membre fondateur de VIPOC, a joué un rôle central dans la construction et le déroulement de cette 4ᵉ édition. Pendant trois jours, les échanges ont été intenses et enrichissants, réunissant 30 participants venus de 15 pays. Tous étaient animés par une même volonté : œuvrer ensemble pour un futur meilleur pour les personnes atteintes de vitiligo.
Cet événement qui s’est tenu pendant 3 jours au Caire a permis de faire état de la situation de la prise en charge des malades, de la reconnaissance du vitiligo et de ses impacts psychosociaux particulièrement lourds et trop encore souvent ignorés par les décideurs publics. Il y a été fait le constat d’un accès très limité à travers le monde aux nouvelles recommandations internationales de traitement du vitiligo et plus encore pour ce qui est de l’accès au médicament aujourd’hui autorisé en Europe et aux USA. La France fait partie des quelques pays en Europe qui permet d’avoir accès au nouveau traitement. De surcroît pour ce qui est du Monde, la France est à ce jour le seul pays à disposer de deux lignes de traitement avec les molécules : ruxolitinib (Opzelura) et tacrolimus.
Parmi les moments marquants de l’événement, la participation du Dr Joseph Nsambi, ministre de la Santé du Haut-Katanga en République Démocratique du Congo, a été saluée. Son engagement pour le vitiligo dans son propre pays et ses interventions ont enrichi les débats et témoigné de l’importance d’une coopération internationale pour répondre aux défis posés par cette maladie.
(Ici avec Jean-Marie Meurant, Vice-Président de l’Association Française du Vitiligo)

VIPOC : un réseau international pour un avenir meilleur
Depuis sa création en 2018, VIPOC s’est imposé comme un rendez-vous incontournable pour les associations de patients, dermatologues, chercheurs et spécialistes du vitiligo à l’international. Face aux difficultés partagées par les malades et les associations, VIPOC concrétise une alliance entre les pays, mettant en lumière les besoins des patients tout en soutenant activement la recherche scientifique.

Cet événement a pour vocation de sensibiliser les « patient leaders » aux enjeux des plaidoyers à mettre en œuvre, aux lancements de campagnes de sensibilisation, de définir les axes de travail et les projets à venir, d’unir les associations du vitiligo au niveau des régions du monde (Asie, Amériques, Europe, Afrique francophone, Afrique australe). Depuis son lancement, deux jours sont consacrés aux travaux de présentation et de réflexion entre patient leaders et une journée de présentation, de formation, d’échanges et de construction de projets de recherche avec les chercheurs, les scientifiques et les dermatologues.
Cette 4ᵉ édition a réaffirmé l’importance d’une mobilisation collective et internationale. La participation de nouveaux membres (Afrique, Amérique du sud, USA, Europe…) donne un nouvel élan à cette mobilisation ; grâce à des échanges constructifs, des initiatives communes et inédites voient le jour et renforcent l’espoir d’avancées concrètes pour les malades du vitiligo à travers le monde.

De plus, alors que le Vitiligo International Symposium se tenait également au Caire aux mêmes dates, les scientifiques, dermatologues ont bien voulu présenter leurs dernières recherches et échanger avec les représentants de VIPOC, moments qui ont été très appréciés par ces derniers.
Merci aux personnalités scientifiques ayant participé à cet événement : John Harris (USA), Markus Böhm (Allemagne), Nanja Van Geel (Belgique), Albert Wolkerstorfer (Pays-Bas), Khaled Ezzedine, Julien Seneschal et Thierry Passeron (France), Roni Adiri (USA) Stéphanie Chauvet (Suisse).
L’Association Française du Vitiligo, toujours engagée dans cette démarche, continue à œuvrer pour faire entendre la voix des patients et soutenir la recherche au niveau international… Ensemble, continuons à unir nos forces pour sensibiliser, accompagner et construire un avenir où le vitiligo sera mieux compris et mieux pris en charge !
A l’occasion de la Journée Mondiale du Vitiligo 2024, le Ministre Provincial de la Santé du Haut-Katanga (République Démocratique du Congo) a déclaré que le vitiligo était désormais officiellement reconnu comme maladie en RDC. Une avancée majeure pour l’AFCV, dont nous vous avions parrainé et accompagné la création il y a un peu plus de 2 ans seulement !
© Copyright : Association Française du Vitiligo
Une victoire pour le vitiligo en R. D. Congo
On le sait, le vitiligo est malheureusement trop souvent source de préjugés et de stigmatisation… En République Démocratique du Congo, il n’était pas rare que certaines croyances assimilent la dépigmentation à une faute, un péché ou une malédiction. En effet, Huguette Kalenga Fabiola, Présidente de l’Association Franco-Congolaise du Vitiligo, nous a partagé certaines situations dans lesquelles les personnes atteintes de vitiligo ont été perçues comme l’objet d’un mauvais sort et discriminées. C’est notamment ce constat, et l’observation de ce qui se faisait dans d’autres pays comme en France, qui l’a motivée à créer l’AFCV fin 2021.
Après avoir organisé une formation sur le vitiligo auprès des médecins (co-organisée par l’Association Française du Vitiligo, avec la participation du Professeur Julien Seneschal) , et après plusieurs plaidoyers pour l’inscription et la reconnaissance officielle du vitiligo dans le répertoire des maladies reconnues par le ministère de la Santé, l’AFCV est fière d’annoncer qu’elle a accompli l’un de ses plus grands combats : la reconnaissance officielle du vitiligo comme maladie en République Démocratique du Congo.

Ce qui va changer pour le vitiligo en R. D. Congo
Joseph Nsambi Bulanda, Ministre Provincial de la Santé du Haut-Katanga, s’est exprimé à la télévision, indiquant que cette reconnaissance permettra « d’améliorer les soins de santé et d’assurer l’accès à des diagnostics précoces, des recherches scientifiques, des traitements adéquats pour les personnes atteintes du vitiligo ».

Plus concrètement, les actions annoncées lors de sa déclaration visent à :
- mettre en place un système de surveillance et détection rapide des épidémies de maladies dermatologiques,
- planifier des urgences pour réagir rapidement en cas d’épidémie,
- développer les ressources humaines en santé publique,
- mettre en place des services de soutien psychologique et social, pour aider les personnes à gérer les aspects émotionnels et sociaux de la maladie maladie,
- sensibiliser et éduquer, informer le public pour éviter la stigmatisation et promouvoir une meilleure compréhension de la maladie.
C’est donc le début de nouveautés importantes à venir… dont nous vous tiendrons informés bien sûr.
Le 25 juin marque chaque année la « Journée Mondiale du Vitiligo » ; samedi dernier, nous vous avons donné rendez-vous à Bordeaux, pour une journée riche de rencontres et de moments partagés ensemble ! Et en ce 25 juin 2024, les associations du monde entier célèbrent le vitiligo pour continuer à faire avancer la recherche et la compréhension du maladie, dans chaque coin de la planète…
© Copyright : Association Française du Vitiligo
Des rencontres et des échanges forts autour du vitiligo, à Bordeaux
Une belle énergie vibrait ce samedi 22 juin au sein du Palais de la Bourse à Bordeaux à l’occasion de la Journée Mondiale du Vitiligo 2024. Des participants venus nombreux de partout en France, des intervenants passionnés, des partenaires dynamiques et des bénévoles investis. C’est vraisemblablement la formule gagnante pour faire de cette journée une réussite, ayant permis aux participants de s’exprimer et collecter des informations précieuses sur le vitiligo.
L’équipe de l’AFV (dont une partie est présente sur la photo ci-contre) a été ravie d’organiser cet événement qui a permis à chacun d’être accueilli, informé, éclairé, écouté et accompagné. Cette journée d’échanges permettra sans aucun doute de faire avancer les réflexions et la recherche mais également d’améliorer la compréhension des réalités de la vie quotidienne liées à cette maladie de peau. La matinée a ainsi été l’occasion d’entendre de nombreux experts s’exprimer notamment sur les avancées médicales en matière de vitiligo et sur les préconisations liées à l’exposition au soleil.

Puis, une session de questions-réponses a permis de mettre en lumière les préoccupations des participants à travers de nombreuses interrogations et témoignages. L’après-midi a ensuite débuté par la remise des prix du concours-photo « Pigmente ta vie ! Redonner de la couleur pour redonner de la vie » que les passants ont pu découvrir tout au long de la journée sur la place Jean Jaurès (voir ci-dessous), initiative issue du concours lancé en partenariat avec Wipplay et le laboratoire Incyte.
Enfin, plusieurs ateliers ont pris place aux fins d’accompagner les participants à travers différents formats : groupe de parole, espace d’échanges et de partages d’expérience ou encore maquillage correcteur et soins de la peau. Les participants ont également pu profiter de la présence des stands de nos partenaires et bénéficier de conseils ciblés quant à l’utilisation des produits présentés. La vidéo ci-contre revient sur cette journée importante pour nous !
Un grand merci aux intervenant·es qui nous ont accompagnés lors de cette journée : Madame Justome, adjointe au Maire de Bordeaux, chargée de la santé et de la sécurité sanitaire ; l’équipe du CHU de Bordeaux avec le Pr Marie Beylot-Barry, chef du service de dermatologie le Pr Katia Boniface, le Pr Julien Seneschal, Monsieur Nicolas Andreu, attaché de recherche clinique et Chloé Avril et Ribal Merhi ; le Dr Yvon Gauthier ; Lucille Mauny, psychologue clinicienne ; Carine Larchet, maquilleuse professionnelle.
Merci également à tous nos partenaires pour leur soutien : AbbVie, ACM, laboratoire Avene, Ducray, Isocell, Incyte, SVR, Pfizer, Pierre Fabre.
L’avenir du vitiligo dans le monde se joue aujourd’hui
La Journée Mondiale du Vitiligo, célébrée chaque année le 25 juin, est un événement d’une importance capitale à l’échelle mondiale. Instituée pour sensibiliser le public à la maladie, cette journée joue un rôle essentiel dans la lutte contre les stigmas et les préjugés associés à la maladie. Elle offre une plateforme pour l’échange d’informations et d’expériences entre les personnes atteintes de vitiligo, leurs familles, et les professionnels de santé. En outre, elle vise à encourager la recherche médicale et à améliorer l’accès aux traitements.
A cette occasion, les différentes associations autour du monde ont répondu à notre initiative de se regrouper, virtuellement, dans une vidéo commune où chaque pays clame haut et fort son engagement pour le vitiligo : « Ensemble, au-delà des frontières, nous sommes plus forts ! ». Partagez cette vidéo, qui promeut l’inclusivité et l’acceptation dans les sociétés du monde entier :
Aujourd’hui, en ce 25 juin, nous vous souhaitons à toutes et à tous une belle Journée Mondiale du Vitiligo, un bel été, et vous donnons rendez-vous à notre prochain événement !
La 2ème conférence organisée par l’association VEISS (Vitiligo, Educate, Inspire, Support SXM) s’est déroulée autour du thème de la Santé mentale, du 1er au 3 décembre 2023 à Saint-Martin (Antilles). Nicolle Maquignon, membre du Comité d’Administration de l’Association Française du Vitiligo et membre du bureau VIPOC, a pu y participer et nous résumer ces 3 jours intenses dans cet article !
© Copyright : Association Française du Vitiligo
Le vitiligo à St Martin (zone française et néerlandaise)
Jacqueline Vrolijk, Présidente et Gerline Isaac, Fondatrice, ont pris la parole tour à tour pour présenter les actions, l’histoire, les projets de VEISS. Cette association, la première et la seule à ce jour, pour la zone carribéenne. Elle souhaite rassembler les personnes souffrant du vitiligo à St Martin, zone francophone et anglophone, et peut être aussi moteur pour une coopération avec les îles voisines, créant ainsi une dynamique régionale pour une meilleure reconnaissance de la maladie.
Stephen Taylor (VStrong, USA), et Nicolle Maquignon (Association Française du Vitiligo), tous deux membres du bureau VIPOC, ont participé à ces 3 jours de conférences et présenté les missions et les objectifs de VIPOC et de la Global Vitiligo Foundation. Ils ont pu partager leur expérience en tant que membres d’une communauté internationale dédiée au vitiligo, et présenter les avancées de la recherche et l’arrivée des nouveaux médicaments. Ils ont par ailleurs souligné la place et le rôle des associations de patients, aujourd’hui reconnue et essentielle pour les chercheurs et scientifiques.
Photo : page Facebook de VEISS

Pour l’association VEISS, cette conférence clôt l’année 2023, consacrée principalement à l’Education (E comme Educate) : dans ce cadre, plus de 500 élèves/étudiants Saint Martinois (zone anglophone) ont bénéficié d’une information et d’une sensibilisation au vitiligo, mission inscrite en priorité dans les actions de l’association. Une dernière rencontre de ce type a été organisée le 2 décembre au Lycée professionnel Daniel Choisy, zone française, avec les élèves de l’option Sanitaire et Sociale, en présence de Stephen Taylor et Nicolle Maquignon (photo ci-dessous). Il s’agissait d’une première intervention de VEISS en zone francophone.
Les élèves, futures professionnelles du domaine de la santé, un peu timides, ont pu mettre un nom sur cette maladie qu’elles côtoyaient parfois sans la connaître, et comprendre les difficultés que pouvaient rencontrer les personnes souffrant du vitiligo.

La santé mentale au centre des préoccupations
Durant ces 3 jours, les différents intervenants (médecins, psychologues, psychothérapeutes) se sont intéressé à l’impact du vitiligo sur la santé mentale, en partageant notamment des témoignages touchants révélant les difficultés des uns et des autres dans leur vie quotidienne, stigmatisés dans leur vie personnelle et professionnelle. Par exemple, une hôtesse de l’air d’une grande compagnie ne pouvant plus exercer à cause de ses mains dépigmentées. Leurs interventions se sont concentrées surtout autour des domaines du mieux-être, lâcher prise, confiance en soi, accomplissement personnel, gestion du stress… pour une meilleure qualité de vie.

Par ailleurs, Il faut savoir que l’île de St Martin ne compte que… 2 dermatologues. Or, habiter sur une île peut exacerber les problèmes : difficile de ne pas être remarqué… et bien souvent, si l’enfant avec du vitiligo peut être ostracisé, la famille entière l’est également. A ce propos, une élève de 10 ans, qui a participé aux rencontres organisées dans les écoles, a apporté un témoignage fort et lucide, sur les jeunes personnes victimes de harcèlement.

Le rôle important des associations/groupes support a été souligné pour sortir de l’isolement, partager, être écouté, renforcer l’estime de soi, proposer un soutien psychologique, guider sur le chemin de l’acceptation… Les représentants d’associations invitées ont également apporté leur contribution, en soutien à l’association VEISS, et présenté leurs actions (Tonja Johnson de Floride, Akenna Kublal de Trinidad) sans oublier l’exploit sportif réalisé par Daniel Kalakech, (Saint-Martin) mêlant ascension du Mont-Blanc et du Kilimandjaro, assorti d’un don pour la recherche au CHU de Bordeaux.
Le Ministre de la Santé, la directrice du Tourisme, le responsable du Service social, présents lors de la Conférence, ont apporté ou renouvelé leur soutien à l’association VEISS. Celle-ci, fortement impliquée dans sa mission, joue un rôle de leader en étant la première et la seule association pour le vitiligo dans cette région caribéenne. Reconnue par les autorités et services publics, elle organise de nombreux événements : zumba, randonnées, gala/dîner de charité afin de récolter des fonds, et bénéficie de l’aide de quelques sponsors. Elle mérite cependant encore plus de soutien afin de ne pas se voir limitée dans ses ambitions !

Association Française du Vitiligo is proud and happy to launch its first comic book, « Vitiligo and us…« , for young people and those around them! This is a groundbreaking book to help people with vitiligo live better, understand it better and communicate better about it. Read it online and share this article with your relatives!
© Copyright : Association Française du Vitiligo
Stories about us
These themes are particularly relevant to the 17-25 age group, but will also appeal to a wider audience who will find familiar situations.


The idea for a book of this kind came because we have observed and heard that the disease, which evolves in an unpredictable and progressive way, is a constant source of questioning for those affected, particularly teenagers and young adults. Already concerned by the difficulties encountered by younger people in dealing with vitiligo, we have held several « Youth Talk » sessions over the past few months, in order to listen to their doubts and suggestions.
Through this comic strip, Association Française du Vitiligo continues its mission to inform, support and represent vitiligo patients and those around them. Indeed, « Vitiligo and us… » is a way to feel less alone when faced with a diagnosis… even if initial reactions may be mixed with anger, incomprehension or dismay.
Nevertheless, the tone of the dialogues is reassuring and sympathetic, but not maudlin.

A comic by and for vitiligo patients
The stories presented in « Vitiligo and us… » were chosen and thought up by a group of young student volunteers from Association Française du Vitiligo, under the guidance of 2 clinical psychologists who contributed their experience and insights. Pr Julien Seneschal of Bordeaux University Hospital, a member of our Scientific Committee, has also written several inserts and information pages for vitiligo patients and their families.
The comic strip is available online for free on our website, and can be consulted in printed form in dermatology practices and hospital dermatology departments…
- Learn about vitiligo and get some helpful tips,
- Understand and even internalize the impact of vitiligo on patients and their families,
- Help to establish a dialogue that can sometimes be difficult when the disease first presents itself or is diagnosed.
It is therefore also a tool for information and dialogue between healthcare staff and patients, enabling information and reflection to be extended beyond the places where the comic book is physically available.
« Vitiligo and us… » comic book was supported by YourComics visual communications agency, translated by Makma agency and numerous partners: Abbvie, Incyte Dermatology, Leo, Les laboratoires Pierre Fabre, Pfizer and Servier.