L’Association Française du Vitiligo est heureuse de partager une excellente nouvelle : le laboratoire Incyte a reçu le prestigieux Prix Galien dans la catégorie « Médicaments utilisés en thérapeutique ambulatoire » pour son traitement Opzelura, dédié au vitiligo. Cette distinction souligne l’importance scientifique et économique de ce médicament innovant, qui a ouvert de nouvelles perspectives pour les patients.
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Un prix qui récompense l'innovation et l'accessibilité
Olivier Pilley, directeur général d’Incyte France, a exprimé sa fierté en déclarant : « Nous sommes extrêmement honorés de recevoir le prix Galien (…). Cette distinction est une reconnaissance précieuse du travail remarquable mené par les équipes d’Incyte depuis plusieurs années pour proposer des solutions thérapeutiques de pointe et accessibles de manière équitable en France. »

Le laboratoire Incyte, reconnu pour son expertise en recherche et développement, consacre 40% de son chiffre d’affaires à l’innovation, avec une forte implication dans les maladies inflammatoires et auto-immunes. Cette approche globale, qui inclut une prise en compte des impacts psychosociaux des maladies comme le vitiligo, a permis de développer Opzelura, une thérapie novatrice visant à répondre à un besoin médical non satisfait.

En effet, Annick Tibi, Présidente du jury des volets Médicament et Travaux de recherche du Prix Galien, précise : « Ce médicament a montré une efficacité significative dans le vitiligo non segmentaire avec atteinte faciale, maladie cutanée chronique fréquente, responsable d’une altération majeure de la qualité de vie des patients et pour laquelle il n’existait antérieurement aucun traitement ».
Un pas de plus vers une meilleure prise en charge du vitiligo
Le vitiligo, maladie auto-immune qui touche environ un million de Français, est souvent mal compris et source de fausses idées reçues. Selon un sondage réalisé par Inserm (« Vitiligo, une maladie bénigne à l’impact psychologique souvent considérable »), seuls 30% des jeunes de 12 à 25 ans connaissent cette maladie, et 20% ont été témoins de discriminations envers des personnes atteintes de vitiligo. Ces données montrent l’urgence d’une meilleure sensibilisation et d’un parcours de soins adapté.
Incyte s’inscrit dans cette démarche en participant activement au Collectif Vitiligo, qui regroupe des patients, professionnels de santé et décideurs publics pour améliorer la prise en charge de cette maladie. Ce collectif milite pour des politiques publiques adaptées, incluant des structures d’accueil et un parcours de soins coordonné.
Le Prix Galien attribué à Opzelura représente une reconnaissance scientifique majeure, mais aussi un espoir pour les patients et un encouragement à poursuivre les efforts pour mieux comprendre et traiter le vitiligo. C’est une avancée qui rappelle l’importance de l’innovation et de la collaboration entre tous les acteurs engagés dans la lutte contre cette maladie !

Les traitements du vitiligo connaissent des progrès significatifs grâce à une meilleure compréhension de cette maladie auto-immune. Ces avancées, appuyées par des recommandations récentes, changent la vie des patients, qu’ils soient atteints de formes légères ou sévères. Le média d’actualité médicale Medscape (qui s’adresse aux médecins) a publié ces informations dans un article complet dédié au vitiligo, le 9 décembre 2024, par Aude Lecrubier. Partagez-le à votre médecin, et en voici un résumé !
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Une maladie à part entière, encore méconnue
On le sait, le vitiligo est souvent perçu comme un problème esthétique, mais le magazine Medscape précise qu’il s’agit d’une maladie à part entière avec des impacts profonds sur la qualité de vie. Selon le Pr Seneschal (CHU de Bordeaux et membre de notre Comité Scientifique) : « d’après une étude internationale, 65% des patients atteints de vitiligo en Europe ont été informés que la maladie ne pouvait pas être traitée, et c’est même 75% en France. C’est un message qu’il faut changer ».
Il est grand temps que le grand public, mais aussi tous les médecins, soient à jour sur cette situation ! En effet, cette méconnaissance se traduit par des soins inadaptés : 80% des patients en France ne bénéficient pas des traitements adéquats. Pourtant, il est désormais possible de stopper la progression de la maladie, de favoriser la repigmentation (un processus long, de 6 à 24 mois) et de prévenir les rechutes. Ces avancées sont cruciales, car bien qu’il n’affecte pas l’espérance de vie, le vitiligo peut entraîner dépression, anxiété voire dans les cas graves des idées suicidaires.

Des traitements ciblés révolutionnaires
Les nouvelles recommandations internationales, publiées en 2023, mettent l’accent sur une prise en charge personnalisée. « Aujourd’hui, on place le patient au cœur de la décision thérapeutique », souligne le Pr Seneschal. Dans son article, Medscape a relayé les recommandations récentes et à venir :

Pour les formes modérées à sévères
Un tournant majeur a été franchi avec l’arrivée de thérapies ciblées. Parmi elles, la crème au ruxolitinib (un inhibiteur JAK1/JAK2) que l’on connaît dans sa forme commercialisée sous le nom de « Opzelura », est désormais accessible en pharmacie depuis janvier 2024. Destinée aux patients de plus de 12 ans, elle a démontré des résultats spectaculaires dans les formes non-segmentaires avec atteinte faciale, réduisant les lésions de plus de 75% chez plus de 50% des patients traités. Toutefois, le traitement nécessite une photothérapie complémentaire pour accélérer la repigmentation.
Vers de nouvelles perspectives
Des biothérapies injectables et des inhibiteurs JAK par voie orale, comme le ritlecitinib, sont en cours de développement et promettent des avancées pour 2025-2026. Ces traitements visent à étendre les options disponibles tout en maintenant une attention particulière sur leur tolérance. En effet, Pr Gaëlle Quereux, Présidente de la SFD (Société Française de Dermatologie), a précisé que la sécurité du traitement reste primordiale, car le vitiligo, bien que visible, n’est pas une maladie grave.
Aujourd’hui le vitiligo n’est donc plus une fatalité : nous pouvons désormais espérer des traitements efficaces et adaptés à notre situation. La sensibilisation reste toutefois essentielle pour garantir que ces innovations atteignent tous les patients qui en ont besoin, mais ces avancées marquent un tournant pour améliorer à la fois la gestion de la maladie et la qualité de vie des patients.
Trois amies passionnées ont relevé un défi extraordinaire au cœur du désert marocain, alliant dépassement de soi et soutien à des causes qui leur tiennent à cœur, dont l’Association Française du Vitiligo.
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Trois amies, une aventure humaine et solidaire
Jess est marathonienne, Manon est vététiste, et Rachel est passionnée de randonnée. Ensemble, elles ont voulu allier dépassement sportif et engagement humanitaire. C’est ainsi qu’elles ont participé au trek « Rose Trip Maroc », une randonnée féminine et solidaire dans le désert marocain, du 31 octobre au 5 novembre 2024.

Pendant trois jours d’étapes intenses et un challenge solidaire, ces femmes ont affronté les dunes munies seulement de leur boussole, d’un compteur de distances GPS et d’une carte topographique ! Une aventure dédiée à l’entraide, au lâcher-prise et à la découverte. A leur retour, elles nous ont confié que c’était une aventure avec « beaucoup d’émotions, de solidarité, de souvenirs exceptionnels »…
Au-delà de l’exploit sportif, ce trek portait des valeurs de solidarité. Animées par leurs propres expériences de vie, les trois amies ont décidé de soutenir plusieurs causes proches de leur cœur. Parmi elles, l’Association Française du Vitiligo, pour sensibiliser le public à cette maladie et apporter leur aide. La participation de Jess s’est révélée encore plus personnelle, son fils ayant récemment été diagnostiqué de vitiligo.


Leur initiative visait aussi à soutenir l’association « Le Ruban Rose », ayant toutes les trois connu des femmes qui ont traversé le cancer du sein, de près ou de loin, mais également pour « Les enfants du désert », mettant en oeuvre leurs expériences d’heureuses mamans afin d’aider des enfants et des femmes dans le désert.
La contribution de leurs amis, famille et sponsors a permis de donner vie à leur magnifique projet : nous les félicitons et les remercions du fond du coeur d’avoir choisi de reverser les bénéfices de leurs actions à notre association.
L’importance des initiatives sportives et solidaires pour soutenir les associations
Les événements sportifs solidaires, comme le trek « Rose Trip Maroc », représentent bien plus qu’une aventure personnelle pour les participantes. Ils offrent une plateforme unique pour mettre en lumière des causes importantes et mobiliser un public large autour d’actions concrètes.
Pour les associations, ces initiatives sont une opportunité précieuse : elles attirent l’attention sur des maladies parfois trop peu connues, comme le vitiligo, tout en permettant de collecter des fonds pour financer des projets. Ces aventures véhiculent des messages forts : le dépassement de soi, l’entraide et la force du collectif. En associant sport et solidarité, elles démontrent qu’ensemble, il est possible de faire avancer les choses et d’apporter du soutien à ceux qui en ont besoin.
Si, comme Jess, Manon et Rachel, vous souhaitez vous engager pour une cause qui vous tient à cœur, contactez-nous en tant que donateur ou organisateur d’un projet solidaire. Ensemble, chaque pas compte pour soutenir la recherche, sensibiliser le public et accompagner les personnes atteintes de vitiligo.

En ce mois de novembre 2024, la plateforme ComPaRe célèbre 5 années de contributions importantes dans la recherche sur les maladies chroniques. Pour marquer cet anniversaire, une journée d’échanges organisée à Paris a permis de faire le point sur les accomplissements de la plateforme et les projets à venir.
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Le patient au coeur de la recherche
La Cohorte ComPaRe (« Communauté de Patients pour la Recherche »), est une étude au long cours qui rassemble des milliers de patient·es ayant choisi de faire avancer la recherche sur les maladies chroniques. Avec comme objectif central d’améliorer la qualité de vie et les soins, ComPaRe se distingue par une approche où le vécu et les besoins des patients jouent un rôle prépondérant. Le développement de ce nouveau modèle de recherche permet de repenser la recherche clinique classique en impliquant les patients à tous les stades de réflexion.

A l’occasion de cette journée organisée pour ses 5 ans d’existence, les associations de patients étaient fortement représentées. Car l’existence même de ComPaRe se base sur la place centrale des patients, et l’aide des associations de patients. ComPaRe compte à ce jour pas moins de 59 associations de patients qui participent activement au projet ! L’Association Française du Vitiligo a d’ailleurs été saluée pour son rôle pivot dans le processus de recrutement de patients pour participer aux différentes cohortes, contribuant ainsi activement aux progrès de la recherche sur le vitiligo et d’autres maladies chroniques.
Les réseaux sociaux ou encore la prise de rendez-vous via Doctolib constituent également d’autres canaux permettant à ComPaRe de sensibiliser les patients sur leur rôle important dans l’avancée de la recherche.
Une cohorte vitiligo pour faire avancer la recherche
Au cours de cette journée, plusieurs interventions ont mis en lumière les objectifs de ComPaRe, les accomplissements déjà réalisés et les futures orientations de la recherche. Le Pr Khaled Ezzedine (ci-contre), membre des comités scientifiques de ComPaRe Vitiligo et de l’Association Française du Vitiligo, a pris la parole pour évoquer la cohorte vitiligo, grâce à laquelle des études précieuses ont été menées sur les impacts psychosociaux et la stigmatisation associée à cette maladie de peau.

Ces recherches révèlent des données cruciales pour comprendre le quotidien des patients, notamment le fardeau émotionnel et les défis du quotidien. Les témoignages recueillis par le biais d’une étude basée sur 602 patients ont permis de mettre en lumière la réalité vécue par les personnes atteintes de vitiligo, enrichissant ainsi la perspective médicale. Il a été rappelé que la participation aux questionnaires de ComPaRe, si elle est régulière, est un élément fondamental pour ces recherches : chaque réponse éclaire davantage les parcours individuels, permettant une analyse approfondie des trajectoires de la maladie.
ComPaRe et ses cohortes, dont celle dédiée au vitiligo, témoignent de l’importance d’une recherche centrée sur l’expérience des patients. Grâce à cette collaboration inédite entre patients et scientifiques, des avancées significatives sont possibles pour mieux comprendre, soigner et accompagner les malades dans leur quotidien.
Si les remarques des adultes face au vitiligo sont parfois blessantes, les enfants ne sont pas toujours plus tendres. Et dans le contexte particulier de l’école, une maladie de peau affichante peut-être très difficile à vivre. A l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire qui se tient ce jeudi 7 novembre, le journal Libération a publié deux articles à ce sujet en partageant des propositions que nous avons élaborées pour combattre les discriminations liées aux maladies de peau.
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Le vitiligo et la stigmatisation en milieu scolaire
Pour les jeunes atteints de vitiligo, le parcours scolaire peut s’avérer difficile, en raison des réactions de leurs camarades et de l’incompréhension générale liée à cette maladie : cette maladie suscite parfois des questions maladroites ou des réactions blessantes.
La méconnaissance amène parfois au harcèlement scolaire, un phénomène qui a des conséquences psychologiques profondes pour les victimes. Les moqueries et le rejet peuvent provoquer un repli sur soi et un sentiment d’exclusion, exacerbant le stress et la peur de l’école. Dans l’un de ses articles, Libération partage des témoignages de malades : « Mes camarades ne voulaient pas jouer avec moi, ils pensaient que j’étais contagieuse« , « On me disait que je ressemblais à une vache ou à un zèbre« …
Photo : Fotolia

Pour sensibiliser sur ces réalités, la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire est une occasion spéciale de rappeler que la différence ne doit pas être un motif de rejet. L’Association Française du Vitiligo milite activement pour une meilleure connaissance du vitiligo, tant auprès des jeunes que des adultes et enseignants, pour faire tomber les préjugés, déconstruire les stéréotypes et réduire le harcèlement. Il est en effet essentiel de poursuivre les efforts de sensibilisation afin de réduire l’isolement de ces jeunes et les aider à s’accepter pleinement. Nous pouvons permettre aux jeunes concernés de se sentir mieux intégrés et respectés dans leur environnement scolaire.
Des actions concrètes contre les discriminations
A la suite de la publication d’une enquête réalisée par l’IFOP sur les jeunes et le vitiligo (en mars 2024), un groupe de travail pluridisciplinaire s’est réuni à l’initiative du laboratoire Incyte Biosciences France, pour transformer les conclusions de l’étude en actions concrètes. Comprenant l’Association Française du Vitiligo, des chercheurs en santé publique, en sciences sociales, des associations centrées sur l’écoute des jeunes et sur la lutte contre le harcèlement, ce groupe a travaillé sur la formulation de propositions afin d’apporter des réponses sur les enjeux de l’information des patients et de leurs familles, de l’amélioration du suivi médical, et de la prévention et de la lutte contre les situations de crise (isolement, discrimination, harcèlement) parfois subies par les jeunes patients. Nous partageons ici le carnet de propositions qui résulte de ces séances de travail :
Face aux discriminations liées aux maladies de peau, ce carnet propose des initiatives concrètes pour promouvoir l’inclusion et le respect des personnes concernées, en réponse à trois enjeux :
- Mieux informer les patients et leurs proches,
- Mieux employer les moments de rencontre entre les jeunes et leurs médecins pour renforcer le diagnostic et l’écoute,
- Prévenir et lutter contre le harcèlement scolaire, et répondre aux situations d’isolement social.

Libération a récemment relayé certaines de ces propositions, réalisables sans réformes coûteuses, privilégiant une approche des petits pas pour faire émerger le sujet à plusieurs moments clés du suivi des patients.
L’Association Française du Vitiligo est fière de faire partie de ce type d’initiative, qui vise à transformer les regards et à construire un environnement plus inclusif et bienveillant. Pour que chaque jeune puisse grandir et évoluer sans crainte de jugement, nous continuerons à œuvrer aux côtés de ces groupes d’action, afin de faire de la diversité une richesse partagée.
À VOIR AUSSI
La vidéo « Vitiligo Story », film d’animation touchant sur l’isolement à l’école (publié en 2021) visant à aider les jeunes atteints de vitiligo à sortir de l’isolement, à vivre leur vie grâce à la rencontre et au partage :
Dans sa chanson « Vitiliboy », le chanteur Edouard Bielle a fait le choix d’aborder le sujet de l’apparition du vitiligo, et son évolution imprévisible. Nous l’avons rencontré pour en discuter avec lui !
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Chanter le vitiligo et son évolution
A quel moment de votre vie est apparu le vitiligo ?
C’était à 18 ans : ma première tache est apparue à l’entrée dans l’âge adulte ! Au début, j’ai eu des appréhensions notamment pour la vie intime, j’ai eu peur du regard des autres… Je me souviens qu’à l’occasion d’un voyage à New York, j’ai vu une policière noire avec du vitiligo, et ça m’a marqué parce que je me suis dit « je vais ressembler à ça ». Mais finalement j’ai décidé d’en parler librement avec mes proches, et puis je m’y suis habitué.
Quel rapport entretenez-vous avec cette maladie maintenant ?
Aujourd’hui, je n’en parle plus avec le mot de « maladie » car je ne le vis pas comme ça, je parle plutôt de « dépigmentation de la peau ». Les gens me disent souvent « je ne trouve pas ça dérangeant » ou « c’est plutôt joli, c’est original », mais moi je ne trouve pas ça joli. Quand tu es concerné tu sais comment tu étais « avant » et tu imagines comment ça va évoluer… Et chez moi, les taches ne sont pas harmonieuses ni symétriques : on dirait du Jackson Pollock, ça ne ressemble à rien du tout ! Mais je me rends compte que le vitiligo n’a pas d’impact négatif sur mes relations amicales, familiales, sentimentales… Je finis par ne plus y penser, hormis l’été avec le soleil et les coups de soleil.
« Je suis un Vitiliboy, je vois le temps qui passe comme personne »
Photo : Paul Dufort

La musique a été une aide pour vous ?
Oui depuis 3 ans, ça m’aide à penser à d’autres choses. De toute façon, dans la musique on cherche toujours à se différencier… Je pense que le vitiligo est une de mes différences et des choses qui me définissent. Mais même si je n’ai pas envie d’en faire un étendard et de le mettre en avant, je n’ai pas à en avoir honte non plus.
Comment est venue l’idée de la chanson « Vitiliboy » ?
J’ai écrit ce titre car c’était un thème original et jamais abordé dans une chanson avant, mais aussi pour dédramatiser le sujet, car on ne meurt pas du vitiligo et je ne voulais pas m’apitoyer sur mon sort. J’ai eu une enfance très heureuse, donc si le vitiligo est mon fardeau, je suis capable de le supporter. Pour moi, la chanson a été un peu comme une catharsis, une façon d’expier la pression que je me mettais depuis quelques années à voir mon corps changer. Mon label de musique a bien aimé la chanson, alors on l’a enregistrée, et on a fait des photos avec un dalmatien pour l’occasion…
Comment la chanson a-t-elle été reçue ?
Des personnes m’ont envoyé des messages sur Instagram, disant qu’elles avaient été touchées, que la chanson leur a parlé. C’est aussi pour ça que j’ai écrit cette chanson : si elle peut aider des personnes à prendre un peu de recul sur le vitiligo, à ne pas se laisser envahir par des sentiments négatifs, et qu’elles puissent reconnaître la sensibilité des mots car c’est une chanson avec des émotions simples…
« J’ai peur de ce que je verrai demain
Des bouts de moi qui s’évaporent
Un destin bizarre, bicolore
Que rien n’arrête
Que tout rendra plus fort »
Un artiste à suivre !
A travers ses chansons qui mélangent la variété post-yéyé et des influences plus contemporaines, Edouard Bielle nous invite dans un univers qui oscille entre l’élégance raffinée des années 70 et une lecture incisive du quotidien. Porté par des synthétiseurs envoûtants et une voix haut perchée, il nous entraîne dans des émotions où se mêlent mélancolie, amour et humour.
Son tout premier EP « Loverdose » est sorti il y a 1 an tout juste, le 13 octobre 2023 (Cracki Records). Vous pouvez aussi retrouver Edouard Bielle sur scène actuellement, lors de premières parties de concert. Il sortira son premier album en 2025, dont un premier extrait sera dévoilé en novembre prochain !
Afin de sensibiliser et renforcer l’accompagnement des personnes atteintes de vitiligo, nous avons mis en place un collectif multipartite regroupant des professionnels de la dermatologie, de la psychologie, des pharmaciens ainsi que des représentants du milieu sportif et éducatif.
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Un manifeste et des vidéos pour améliorer le parcours de soins
Le 25 juin dernier, à l’occasion de la Journée Mondiale du Vitiligo, nous avions publié un manifeste élaboré par une diversité d’experts et de professionnels, visant à améliorer le parcours de soins des personnes atteintes de vitiligo. Ce document avait pour but d’inciter les décideurs à adopter une approche plus inclusive et efficace dans le diagnostic et le suivi du vitiligo.
Ensemble, nous avons formulé 16 propositions concrètes et réalisables visant à développer une approche du soin efficace pour les malades. Sur cette base, nous appelons donc les pouvoirs publics à se mobiliser. Vous aussi, partagez ce manifeste !
Et pour appuyez ce large dispositif, nous publions une série de vidéos, à débuter par le témoignage de notre Présidente Martine Carré, qui partage la raison d’être du Collectif Vitiligo :
Un collectif pour un parcours médical optimal
Nous croyons fermement que chacun d’entre nous a un rôle à jouer pour améliorer le parcours de soins et l’accompagnement des personnes atteintes de vitiligo. Pour offrir aux malades un suivi optimal, il est en effet essentiel que les professionnels de santé travaillent main dans la main.
Le vitiligo présente des enjeux multiples qui en font une maladie de peau complexe, un véritable « cas d’école » pour les pathologies visibles. Cela nécessite une prise en charge globale, faisant appel non seulement à des compétences médicales, mais aussi à un soutien social et psychologique. Le parcours d’une personne atteinte de vitiligo ne s’arrête pas à la consultation médicale !
Ce qui pèse sur les patients, c’est avant tout l’ignorance généralisée quant aux réalités de cette maladie. Nous plaidons donc pour une réponse globale, incluant des actions sur le plan psychologique et social.
C’est par une mobilisation collective que nous pourrons durablement améliorer le quotidien des personnes atteintes, qui ne sont pas victimes de fatalité, mais souffrent principalement du regard des autres.

La cohorte ComPaRe, qui étudie les maladies chroniques du point de vue des patients, a récemment démontré que pour les personnes atteintes de vitiligo, l’emplacement des zones dépigmentées est plus déterminante que leur étendue.
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L’impact de l’atteinte du visage et des mains
Pour évaluer la progression du vitiligo, les médecins et chercheurs mesurent généralement la surface de peau affectée. Cependant, une étude menée par la cohorte ComPaRe a été initiée pour explorer comment la perception de la gravité de la maladie varie selon que les zones visibles, telles que le visage et les mains, sont touchées ou non.
A travers les données récoltées, les chercheurs ont découvert que la perception de la gravité du vitiligo était fortement influencée par les zones affectées. En d’autres termes, les patients attribuent une importance particulière à l’apparence de leur visage et des mains lorsqu’ils jugent l’évolution et la sévérité de leur vitiligo.
Cette recherche sur l’impact de la localisation des lésions a révolutionné l’évaluation du vitiligo, démontrant que la localisation des taches est donc plus déterminante que leur étendue. Cela correspond d’ailleurs à la plupart des impressions que nos adhérents nous partagent, lors de nos événements, sur nos réseaux sociaux ou encore par échange téléphonique.

Cette étude a porté sur 244 patients atteints de vitiligo, qui ont répondu à deux auto-questionnaires recueillant des informations sur la surface atteinte par zone corporelle, à un an d’intervalle. La comparaison des réponses a permis d’évaluer l’évolution perçue par les patients de la sévérité de leur vitiligo. Sous la coordination du Pr Khaled Ezzedine (membre de notre Comité Scientifique), les résultats ont été publiés dans la revue British Journal of Dermatology le 1er avril 2023.
Les patients au centre de la recherche
La Cohorte ComPaRe (« Communauté de Patients pour la Recherche »), est une étude à long terme qui regroupe des milliers de patients engagés à faire progresser la recherche sur les maladies chroniques. Son principal objectif est d’améliorer la qualité de vie des malades et les soins qui leur sont prodigués.
Les participants s’inscrivent via le site de ComPaRe (les inscriptions sont encore ouvertes) et répondent régulièrement, en ligne, aux questionnaires des chercheurs. En partageant leurs expériences, chaque patient·e contribue directement à la recherche. Ainsi, ils deviennent des acteurs à part entière de la recherche médicale.
Grâce à leur implication, plus de 56 000 personnes participent à cette cohorte et 22 millions de données ont été collectées depuis 2019 ! Les données de plus de 33 000 patients (soit 2 participants sur 3 inscrits), ont été déjà utilisées dans au moins un projet de recherche, qui ont donné lieu à 30 publications scientifiques, souvent avec un impact international majeur.
Alors que les études indiquent que l’exposition aux UVB favorise la repigmentation lors d’un traitement topique ou systémique, l’accès aux cabines de photothérapie n’est pas aisé pour tous les malades. Dans certains cas, la photothérapie à domicile peut être une solution tout en sachant que ces dispositifs sont plus adaptés pour des zones limitées et à condition de respecter certaines règles d’utilisation importantes, que le CHU de Bordeaux a partagé sur son site.
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Photothérapie du vitiligo à la maison
Il est possible d’effectuer une exposition aux UVB chez soi en utilisant des lampes spécifiques. Attention néanmoins, il existe des contre-indications à la photothérapie, et l’utilisation de lampes UVB à domicile ne doit se faire qu’après avoir consulté un dermatologue qui aura confirmé le diagnostic, expliqué la maladie et les objectifs du traitement, éliminé les contre-indications et aura dans la plupart des cas prescrit un traitement associé afin de potentialiser l’efficacité de la photothérapie.
Par ailleurs, de nombreuses options disponibles en ligne peuvent être inadaptées, voire dangereuses. Il est donc essentiel de consulter un dermatologue avant toute utilisation, afin d’obtenir des conseils personnalisés et des instructions pour un usage sûr et efficace de ces lampes.
Il est crucial de choisir une lampe « UVB à spectre étroit » avec une longueur d’onde de 311 nanomètres et de s’assurer qu’elle porte un marquage CE médical (le CHU de Bordeaux recommande notamment les modèles Dermalight 80 ou Dermfix 1000 ou 2000).

Selon un décret de 2013, l’achat de ces lampes sans prescription médicale est interdit. Par ailleurs, nous avons lancé des démarches pour obtenir le remboursement de la location de ce type de matériel, bien que ce processus prenne du temps.
7 recommandations d’utilisation à suivre
Le CHU de Bordeaux propose 7 recommandations clés pour un traitement optimal :
- Commencez par une exposition d’une minute avec la lampe placée à la distance indiquée par le peigne, puis augmentez de 10 à 15 secondes par séance jusqu’à atteindre la dose où la peau devient légèrement rose le lendemain (dose érythémateuse minimale) ; maintenez cette dose ou restez légèrement en dessous pour le reste du traitement.
- Évitez de chevaucher les zones de traitement.
- Si plusieurs zones doivent être traitées, effectuez la photothérapie en alternant les champs de traitement sur des jours consécutifs.
- En cas d’interruption de plus de 10 jours, reprenez à une demi-dose, puis revenez progressivement à la dose efficace en trois ou quatre séances.
- Continuez le traitement à raison de trois à cinq expositions par zone par semaine tant que la repigmentation se poursuit (pensez à prendre des photos tous les trois mois).
- Si vous combinez ce traitement avec du Tacrolimus ou une crème dermocorticoïde, appliquez le produit après la séance de photothérapie sur une zone légèrement plus large que la lésion ; n’appliquez pas de traitement local avant l’exposition aux UV.
- En cas de doute ou de difficulté, contactez votre dermatologue ; n’oubliez pas de tenir un journal du nombre de séances hebdomadaires pour le présenter lors des consultations de suivi.