La représentation du vitiligo dans les médias et les projets artistiques d’envergure grandit chaque année ! Malgré tout, cette maladie mérite d’être mieux exposée encore, plus discutée et mieux comprise dans notre société.

En tant qu’association officielle qui représente les malades, l’Association Française du Vitiligo est active pour représenter et défendre les malades, dans la sphère publique comme dans leur vie privée ou professionnelle. Nous consultons régulièrement les médias lorsque nous avons des choses à dire. Et à l’inverse, les médias et certains artistes nous sollicitent aussi pour inclure des patients à leur projet (interview audio ou vidéo, shooting photo…) : pour cela, nous avons besoin de vous !
Afin de pouvoir répondre le plus positivement et le plus rapidement possible aux sollicitations qui cherchent à mettre en avant le vitiligo (télévision, radio, projets photos, etc.), avec la participation de personnes concernées par la maladie, nous mettons en place une liste d’emails à qui nous envoyons régulièrement les propositions que l’on reçoit.
Vous souhaitez en faire partie, et aider le vitiligo à être mieux exposé, plus discuté et mieux compris dans notre société ?
C’est très simple, inscrivez votre adresse mail sur notre liste en cliquant sur ce bouton :
Vous recevrez prochainement des propositions : libre à vous bien évidemment d’y répondre pour participer, ou non !
Par avance, un grand MERCI à toutes les personnes qui font vivre, entendre et voir le vitiligo au grand public.
Ensemble, nous sommes plus forts.

La Cohorte ComPaRe étudie les maladies chroniques, dont le vitiligo
La Cohorte ComPaRe (« Communauté de Patients pour la Recherche »), est une étude au long cours qui rassemble des milliers de patient·es ayant choisi de faire avancer la recherche sur les maladies chroniques. Son objectif principal est d’améliorer la qualité de vie et les soins apportés aux malades.
Les personnes qui y participent se sont inscrites sur le site de ComPaRe (les inscriptions sont toujours ouvertes !) et répondent régulièrement, via internet, aux questionnaires des chercheurs. En y répondant, chaque malade partage ses expériences et apporte son témoignage. Ainsi, les patients deviennent pleinement acteurs de la recherche médicale.
Une partie de cette étude est menée spécialement auprès de patients atteints du vitiligo pour permettre d’évaluer son impact sur la vie du patient (le fardeau du traitement, les habitudes de vie, la santé en général…). Le responsable de cette cohorte est le Professeur K. Ezzedine, membre de notre comité scientifique.
Des liens entre vitiligo et stress
Jusqu’à présent, la relation entre les facteurs de stress et l’apparition du vitiligo semble complexe, et reste inexpliquée… Mais les premiers résultats analysés ont permis de publier cette année une étude qui établit des liens entre stress et vitiligo !
En comparant les réponses (535 participant·es atteint·es de vitiligo) des personnes dont le vitiligo a été déclenché ou aggravé par un stress (ou non), l’étude met en avant des chiffres intéressants :
- 55,5 % ont déclaré que le stress avait été un facteur déclenchant de la maladie,
- 48,5 % ont décrit un vitiligo aggravé par le stress,
- La cause du stress était d’origine professionnelle pour 16.6% des participant·es, alors que 9% ont rapporté le décès d’un·e proche et 8.8% des problèmes conjugaux.
Cette étude conforte l’hypothèse liant facteurs de stress environnementaux / psychologiques et vitiligo, en apportant des précisions selon certains facteurs associés (âge de début de la maladie, sexe, antécédents familiaux…). Elle indique néanmoins que l’auto-immunité et la sévérité de la maladie ne seraient pas associés au vitiligo influencé par le stress.
L’étude conclue que les patient·es présentant des facteurs de risque d’aggravation du vitiligo lors des épisodes de stress doivent donc être suivis de manière pluri-disciplinaire avec des psychiatres/psychologues, pour établir les stratégies thérapeutiques.
Pour en savoir plus :
L’Association Française du Vitiligo est fière de vous présenter « Vitiligo Story », un film d’animation visant à aider les jeunes atteints de vitiligo à sortir de l’isolement, à vivre leur vie grâce à la rencontre et au partage.
Découvrez et partagez cette vidéo autour de vous !

Vivre et s’intégrer avec le vitiligo
Vous le savez particulièrement si vous êtes concerné par le vitiligo : la qualité de vie des personnes souffrant de cette dermatose est bien souvent perturbée par l’apparition des zones dépigmentées, en particulier au niveau des parties du corps qui sont souvent découvertes (visage, mains…). Les difficultés sont nombreuses et affectent la sphère professionnelle, familiale et psychologique de la personne.
Pour les personnes les plus jeunes, l’école (et peut-être plus particulièrement le collège et le lycée) est une sphère particulière pour vivre avec le vitiligo. Dans de nombreux cas, l’enfant peut se construire avec cette « spécificité », et jusqu’à la fin de l’école primaire il peut construire sa personnalité avec cette différence que les autres ne remarquent plus. Il peut donc arriver qu’il ne vive pas forcément le vitiligo comme un problème en soi : cela fait “partie de lui”… si son entourage le sait et ne pose pas de questions trop insistantes ! Dans d’autres cas, l’enfant peut craindre d’affronter un environnement moins bienveillant et être la proie de moqueries ou de curiosité. A l’adolescence en particulier, s’ajoutent aux bouleversements du corps provoqués par la puberté, cette atteinte parfois difficile à cacher même avec des vêtements amples ou des accessoires… Les premières rencontres amoureuses, la place des copains, les jugements critiques sur les réseaux sociaux sont autant d’obstacles à franchir, et il est parfois difficile de mettre des mots sur ce qu’on ressent.
En tant qu’association de malades, nous recevons régulièrement des témoignages, principalement des parents qui expliquent la difficulté de leur adolescent dans le cadre scolaire, sportif ou simplement amical pour trouver une place « ordinaire ». S’ils sont moins intéressés par le discours médical (qui est plutôt l’affaire des parents), certains jeunes expriment leur sentiment de solitude car ils se referment sur eux-mêmes pour se protéger des regards curieux et des paroles parfois malveillantes.
Une histoire de vitiligo et de partage
Pour illustrer ce sujet sensible, nous avons réalisé un court film d’animation avec la participation financière de notre partenaire CNP Assurance Fondation d’Entreprise. Cette vidéo existe aujourd’hui grâce à l’idée originale d’une équipe de jeunes lycéens du Groupe Scolaire Montalembert, initiée dans le cadre d’un atelier d’écriture, sous l’impulsion de l’Association Française du Vitiligo et avec le concours de leur professeur de lettres. Ce projet s’est mis en place de façon particulièrement collaborative : une fois le scénario défini (volontairement court pour circuler facilement sur internet et sur les réseaux sociaux), l’agence Vidéotelling et ses illustrateurs ont pris le temps de nous écouter car ils ont été sensibles à notre projet. Ils ont dessiné et animé avec brio cette histoire touchante, qui devrait parler à tous les jeunes qui sont directement concernés par le vitiligo… mais aussi à tous les autres !
« Vitiligo Story » porte des messages forts de résilience et de sortie de l’isolement. Le film met l’accent sur la possibilité de s’accepter, vivre sa vie de jeune, mais aussi de rencontrer et partager avec les autres.
Dans ce scénario, la musique tient un rôle particulièrement important, mais elle a aussi une place importante dans la forme, tout au long de cette vidéo sans parole : il s’agit d’une sorte de langage universel pour exprimer toutes les émotions qui nous traversent, jeunes et moins jeunes… Ainsi, chacun peut mettre ses propres mots et partager sa « vitiligo story ».
Traduction de l’article publié le 03 septembre 2021, par ÉCRITURE MÉDICALE • Source : https://www.redaccionmedica.com/secciones/dermatologia/informacion-dermatologia-redes-sociales-bulos-9830
On trouve toute sorte de contenu sur les réseaux sociaux : plus ou moins intéressant, mais aussi plus ou moins véridiques… En l’occurence, 65% du contenu concernant la dermatologie sur les réseaux sociaux est « imprécis », selon une étude à laquelle ont participé les dermatologues Álvaro Iglesias-Puzasel et Eduardo López-Bran (photo) de l’hôpital Clínico San Carlos de Madrid.

Une étude menée par des dermatologues de l’hôpital clinique de San Carlos révèle que 64,7% des contenus partagés sur les réseaux sociaux concernant la dermatologie sont imprécis ou prêtent à confusion. Cette recherche a été publiée dans l’International Journal of Dermatology, après avoir analysé les publications sur 385 sites Web.
L’ouvrage, intitulé « Fake news in Dermatology : Résultats d’une étude observationnelle et transversale » est le résultat de recherches menées entre mars 2019 et mars 2020. Durant cette période, les chercheurs ont analysé les contenus relatifs aux problèmes dermatologiques partagés sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, Pinterest et Reddit. Ceux-ci ont ensuite été comparés aux preuves scientifiques disponibles.
L’étudie indique que « 44,7% du contenu partagé sur Internet a été classé comme inexact ou trompeur et 20% comme déroutant, tandis que seuls les 35,3% restants peuvent être classés comme exacts ». De plus, « les contenus qui ont enregistré le plus grand nombre d’adeptes étaient ceux classés comme imprécis… avec le risque conséquent que cela implique auprès de la population », explique Álvaro Iglesias-Puzasel, dermatologue à l’hôpital Clínico San Carlos et l’un des chercheurs impliqués dans cette étude.
Inexactitudes et tromperies
Les pathologies et affections suivantes apparaissent comme les plus recherchées sur internet, parmi 385 sites web analysés :
- psoriasis (19,8% du contenu, sujet le plus partagé)
- eczéma (17,6%)
- alopécie (15,4%)
- mélanome (14,3%)
- cancer de la peau (13,3%)
- acné (9,7%)
- éruptions cutanées (8,9%)
- rosacée (1%).
Parmi les contenus partagés, celui avec le plus grand nombre de sites web et avec le moins de preuves scientifiques concerne l’acné (50%), tandis que la rosacée et l’eczéma enregistrent le pourcentage le plus élevé de contenu exact (respectivement, 43 et 42%).
L’étude souligne également que, non seulement la plupart des contenus partagés en dermatologie sur les réseaux présentent des inexactitudes, mais également que ces contenus, inexacts ou trompeurs, sont ceux qui suscitent le plus d’intérêt chez les utilisateurs. Ces contenus imprécis concernent surtout :
- la médecine alternative,
- les opinions individuelles,
- les articles non liés aux établissements de santé ou évalués par des pairs, c’est-à-dire par d’autres spécialistes.
Mise en garde des dermatologues
Les dermatologues avertissent que la divulgation de contenus liés aux problèmes dermatologiques, sans vérification scientifique « peut être un problème de santé publique« . En raison de la facilité pour les réseaux sociaux de partager rapidement et largement ces informations, certaines personnes prennent des décisions basées sur des informations imprécises qui n’ont pas été vérifiées par des spécialistes.
« L’accès à ces contenus et leur diffusion rapide et multipliée leur donnent une certaine crédibilité, mais sans aucune vérification scientifique. Ils influencent la prise de décision et l’adoption de certaines habitudes » ajoute le chef du service de dermatologie de l’hôpital clinique de San Carlos, Eduardo López Bran.
Tout cela peut miner la confiance du patient dans le spécialiste ou suggérer des traitements inappropriés ou inefficaces qui peuvent devenir potentiellement dangereux car « dans certains cas, la médecine conventionnelle a tendance à être discréditée. Il arrive parfois que le patient se rende à la consultation avec une idée préconçue de sa maladie et du traitement à suivre. Il s’interroge sur ce que le spécialiste lui prescrit, qui ne correspond pas aux remèdes suggérés par les médecines alternatives », ajoute Iglesias-Puzas.

Toutes les données de l’étude ont été extraites de sources d’information publiques et analysées indépendamment par ces deux dermatologues, et s’il y avait un désaccord entre les deux, l’opinion d’un tiers était médiatisée. Les chercheurs concluent que la plupart des contenus partagés sur les réseaux sociaux sont en-deçà des normes de qualité acceptables et proposent l’élaboration de guides et de codes de bonnes pratiques basés sur des preuves et des connaissances scientifiques pour contrer les contenus trompeurs et inexacts.
Le Fonds de Dotation Aveni (CHU de Nice) a organisé, le jeudi 9 septembre dernier, une soirée pour remercier tous ceux qui s’engagent à ses côtés et permettent la réalisation de multiples actions au bénéfice des patients et des professionnels de santé. Nous y étions, voici notre compte-rendu !
Les projets du Fonds de Dotation "Aveni"
Le Fonds de dotation AVENI est une structure d’intérêt général à but non lucratif, administrée par le CHU de Nice qui lui permet de bénéficier du mécénat et la générosité du public pour des projets qui visent notamment à :
- acquérir des équipements de pointe
- soutenir la recherche
- améliorer l’accueil et le bien-être des patients
- améliorer les conditions de travail des personnels
Ce Fonds de dotation a organisé, le jeudi 9 septembre, une soirée pour remercier tous ceux qui s’engagent à ses côtés et permettent de réaliser de multiples actions au bénéfice des patients et des professionnels de santé.
Le monde associatif, artistique, sportif, mais aussi les acteurs économiques, porteurs de projets, membres du personnel du CHU étaient réunis sous la Coupole de l’Observatoire de la Côte d’Azur, sous le haut patronage de Monsieur Christian Estrosi, Maire de Nice, et de Monsieur Charles Guépratte, Directeur du CHU de Nice et Président du fonds de Dotation Aveni.

Santé et haute technologie
Tout au long de cette soirée, la haute technologie au service de la santé a été mise en lumière ; les projets présentés par mesdames et messieurs professeurs, docteurs, scientifiques du CHU de Nice, en témoignent : exosquelette de marche, développement de la bio-impression tridimensionnelle de prothèse biologiques pour la reconstruction mammaire, système robotique télé-opéré d’assistance à la chirurgie de l’oreille, intelligence artificielle au service du dépistage du cancer du poumon …
L’Association Française du Vitiligo active et engagée
L’association française du Vitiligo encourage la recherche et soutient financièrement les projets ou études sur le vitiligo menés par le Professeur Passeron et le service Dermatologie du CHU de Nice, dont l’expertise dans ce domaine est unanimement reconnue. A ce titre, ce fut un honneur pour l’Association Française du Vitiligo d’être parmi les invités à cet évènement !
Merci à nos adhérents et sympathisants qui participent à cette reconnaissance, et soutiennent aussi par leurs dons, l’avancée des recherches. L’Association Française du Vitiligo poursuit son engagement auprès des chercheurs qui se mobilisent pour avancer dans la connaissance du vitiligo, et aider à une meilleure prise en charge de la maladie.

Le vitiligo à visage découvert
La portée de la parole et des médias

(article paru dans le JIM/juin 2021, publié dans son intégralité)
Vitiligo : peut-on croire aux UVB à domicile ?
Le vitiligo affecte environ 2% de la population mondiale. Apparaissant en général entre l’âge de 10 et 30 ans, il a un impact sur la qualité de vie, en particulier quand il intéresse des zones visibles, telles que le visage et les mains. Les conséquences peuvent aller jusqu’à la dépression, une baisse de l’estime de soi, un isolement social.
Malheureusement les traitements disponibles sont d’une efficacité variable : les approches recommandées actuellement sont la corticothérapie topique, le tacrolimus et les UVB à spectre étroit (NB-UVB pour narrow band UVB). Ces derniers sont souvent réservés aux patients avec des vitiligos étendus et ne sont habituellement accessibles que dans des centres spécialisés. Pour les vitiligos plus limités, des appareils « domestiques » ont été proposés. Mais leur maniabilité et leur efficacité n’ont tout au plus été rapportées que dans des études rétrospectives sur de petits effectifs.
Les résultats d’un travail de plus grande envergure sont publiés dans un numéro récent du British Journal of Dermatology. Il s’agit du Home Interventions and Light therapy for the treatment of Vitiligo Trial qui a comparé la sécurité d’emploi et l’efficacité d’une lampe à main à NB-UVB à celles d’une corticothérapie topique puissante dans le traitement d’un vitiligo actif peu étendu chez des adultes et des enfants. Il s’agit d’une étude multicentrique (16 hôpitaux au Royaume-Uni) randomisée contrôlée.
Les participants ont été recrutés à partir des généralistes, des spécialistes ou spontanément. Ils ont été enrôlés pour 21 mois (9 mois de traitement, 12 mois de suivi).

Relativement efficace en combinaison avec la corticothérapie
Au total 517 participant, âgés d’au moins 5 ans avec un vitiligo ne touchant pas plus de 10% du corps, ont été randomisés en trois groupes parallèles (1:1:1) pour recevoir :
- dans le groupe corticoïdes (n = 173) : corticothérapie (furoate de mométasone 0,1 %) une fois par jour une semaine sur deux pendant 9 mois et UVB factices,
- dans le groupe NB-UVB (n = 169) : excipient du topique et irradiation NB-UVB par lampe à main un jour sur deux,
- dans le troisième groupe (n = 175) : corticoïdes associés à NB-UVB.
Les résultats ont été disponibles pour 72% des patients inclus. Les pourcentages de succès (au moins 75 % de repigmentation) dans les différents groupes ont été de 17% (corticoïdes), 22% (NB-UVB) et 27% (traitement combiné). Le traitement combiné s’est révélé supérieur à la corticothérapie seule, mais les UVB seuls n’ont pas été statistiquement plus efficaces que la corticothérapie seule. Les résultats ont été globalement meilleurs sur le visage que sur les mains et les pieds.
Les participants qui ont fait preuve de la plus grande adhésion au traitement avaient plus de chance de bénéficier d’un succès thérapeutique, mais les effets ont progressivement disparu au cours du suivi pour plus de 40% des patients dans les trois groupes.
Des cas d’érythème de grade 3 lié aux UVB (mêmes factices !) et d’affinement de la peau sous corticothérapie (dont un sous excipient de la crème !) ont été rapportés dans 12% et 2,5% des cas respectivement.
Oser le traitement ?
Cette étude montre qu’une association de corticoïdes puissants et d’irradiations par NB-UVB peut donner de meilleurs résultats que l’une des deux approches isolées, avec un niveau de sécurité correct. Cette association n’est toutefois vraiment efficace que pour environ 1/4 des patients et de manière souvent transitoire.
Cependant, il faut rappeler qu’une méta-analyse regroupant des études ayant évalué la photothérapie corps entier dans le vitiligo conclut à une proportion de patients bénéficiant d’une réponse nette (plus de 75% de repigmentation) de 19%. Pourquoi alors ne pas tenter le traitement « à domicile » proposé ici…
Dr Marie-Line Barbet
RÉFÉRENCE
Thomas KS et coll. : Randomized controlled trial of topical corticosteroid and home-based narrowband ultravioletB for active and limited vitiligo: results of the HI-Light Vitiligo Trial. Br J Dermatol., 2021 : 184, pp828–839 DOI 10.1111/bjd.19592
Une fenêtre d’opportunité dans le traitement du vitiligo ! Les Professeurs Passeron (CHU Nice) et Seneschal (CHU Bordeaux), membres du Comité scientifique de l’AFV recrutent des patients pour l’étude appelée « ERASE Vitiligo » (Early Repigmentation Approach for Stopping the Evolution of Vitiligo), qui débute en septembre 2021.
Lisez cet article et participez à l’étude si vous le pouvez : la recherche a besoin de vous…
Photo : Bigstock

Selon Pr Passeron : « si notre hypothèse se vérifie, cela modifiera la prise en charge du vitiligo avec nécessité de proposer un traitement très actif dès les premiers mois d’évolution. Une approche très active dès la survenue de nouvelles plaques pourrait permettre de repigmenter complètement ces plaques, quelle que soit la localisation mais aussi de prévenir ou de diminuer les récidives. »
Cette étude vous a été présentée en vidéo par Professeur Passeron lors de notre dernière assemblée générale (voir la vidéo ci-contre) et dans notre newsletter de novembre 2020.
Critères d’inclusion pour cette étude
Les personnes souhaitent participer doivent répondre aux critères ci-dessous :
- Homme ou femme de 18 à 35 ans avec vitiligo non segmentaire pouvant se rendre au CHU de Bordeaux ou de Nice
- Présentant au moins une lésion ≥ 2 cm² non localisée sur le visage, les mains ou les pieds
- Patient avec un vitiligo de plus de 2 ans et pas de nouvelle lésion depuis au moins 2 ans
OU Patient avec un vitiligo de plus de 2 ans mais ayant au moins une lésion apparue depuis moins de 6 mois
OU Patient venant de développer un vitiligo depuis moins de 6 mois
Attention, les personnes correspondant aux critères ci-dessous ne pourront pas participer à l’étude :
- Diabète, hypertension artérielle, contre-indication à la corticothérapie générale et à la photothérapie
- Lésions localisées uniquement sur le visage, aisselles, mains et pieds.
Déroulement de l’étude et contraintes
Tous les patients recevront un traitement associant mini-pulses de cortisone (Medrol 16mg x 2/sem) et une photothérapie UVB (faite proche de son domicile) pendant 6 mois. Il est prévu par ailleurs :
- 3 visites au total (à l’inclusion de l’étude, puis à 3 et 6 mois de traitement) sur place à Nice ou Bordeaux ;
- 3 biopsies cutanées (en dehors du visage ou des plis) réalisées à l’inclusion, et 2 après 6 mois de traitement ;
- une prise de sang à l’inclusion, puis à 3 et 6 mois.
Contacts pour s'inscrire
Cette étude bénéficie du soutien financier de l’Association Française du Vitiligo, pour faire avancer la connaissance du vitiligo et des nouveaux traitements qui pourraient être préconisés par les dermatologues.
Vous pouvez également, si vous le souhaitez, participer à son financement (déductible des impôts) via les sites www.cure-vitiligo.com ou https://www.fonds-aveni.fr/don-ligne (choisir la thématique « Innovation médicale » et « Centre International de Recherche et de Traitement du vitiligo »).
Le vitiligo est-il héréditaire, ou nos parents et grands-parents n’ont-ils rien à voir dans cette maladie ?
Cette question a été posée par MyVitiligoTeam, partenaire de la Global Vitiligo Foundation (USA), au Dr Pearl E. Grimes, directrice du Centre Dermatologie médicale et esthétique, et directrice de l’Institut Vitiligo and Pigmentation de la Californie du Sud.

Suis-je génétiquement prédisposé à développer le vitiligo ?
Étant donné que le vitiligo semble parfois être présent dans plusieurs membres d’une même famille, il est compréhensible que les personnes atteintes de la maladie se demandent s’il est génétique. Il est également compréhensible qu’une personne présentant des symptômes de vitiligo puisse vouloir savoir si elle les transmettra à ses enfants.
« Nous constatons et suivons ce phénomène des aspects héréditaires du vitiligo depuis de nombreuses années », a déclaré le Dr Grimes. « En général, je pense que nous pouvons affirmer qu’environ 30 à 35% des patients atteints de vitiligo ont des antécédents familiaux positifs. »
Le Dr Grimes précise que ce chiffre se réfère généralement aux parents du premier ou deuxième degré. « Nous pensons que les gènes impliqués sont principalement ce que nous appelons des gènes de susceptibilité immunitaire« , a-t-elle déclaré.
Mes enfants courent-ils un risque accru ?
Le Dr Grimes souligne que les personnes atteintes de vitiligo craignent souvent de le transmettre à leurs enfants.
« Si nous nous référons à la littérature, il y a probablement un risque d’environ 5 à 6% que votre enfant ait le vitiligo« , dit-elle. « Mes patients me posent cette question tout le temps : mon enfant va-t-il attraper le vitiligo? Dois-je m’inquiéter? Et ma réponse est : La génétique est la génétique. Vous allez vous rendre malheureux chaque jour, et vous allez rendre votre enfant aussi malheureux, en vous inquiétant de savoir si oui ou non il aura du vitiligo. »
Prévenir les coups de soleil
En tant que maladie auto-immune, prévenir le vitiligo à l’avance n’est pas encore possible. Cependant, il existe des traitements qui peuvent atténuer ses effets et gérer les symptômes du vitiligo.
L’un des déclencheurs les plus communs du vitiligo est le « coup de soleil ». Les parents peuvent aider à les prévenir en limitant l’exposition au soleil, en appliquant un écran solaire à leurs enfants et en les protégeant avec des chapeaux et des vêtements de protection solaire adaptés. Cependant, le Dr Grimes exhorte les parents d’enfants atteints de vitiligo à ne pas aller trop loin en les protégeant trop de l’exposition au soleil.
« Vous devez permettre à votre enfant de vivre la vie, de profiter de la vie et de s’amuser », dit-elle. « Je pense que si vous le restreignez, ou si vous limitez leurs activités, ce pourrait être encore plus dommageable et dévastateur pour l’enfant, à long terme. »
Gérer le stress
Un autre déclencheur commun du vitiligo est le stress émotionnel. Le Dr Grimes précise que, bien que le stress soit invisible, il ne fait aucun doute qu’il peut nuire aux réponses immunitaires. Par conséquent, elle conseille aux personnes atteintes de vitiligo et aux parents d’enfants atteints de vitiligo de prendre ce stress au sérieux et d’essayer de le réduire ou de l’éliminer, si possible.
« Nous savons que le stress aigu et chronique peut induire des changements immunitaires. Lorsque vous décelez ces changements immunitaires, ce sont certains des mêmes facteurs et altérations immunologiques qui peuvent être un déclencheur du vitiligo. »
Le Dr Grimes déclare que, pour les parents d’enfants atteints de vitiligo, la gestion de leur stress exige une implication constante et devrait être considérée comme un investissement à long terme pour leur santé : « Je pense que les parents doivent travailler avec leurs enfants, et il faut être vigilant en regardant simplement… les problèmes de qualité de vie », dit-elle. « Si vous constatez qu’il y a un stress continu… je pense qu’il est très important à ce stade de consulter un spécialiste ».
Bactéries et virus
En plus des coups de soleil et du stress, Dr Grimes remarque dans sa pratique deux déclencheurs environnementaux du vitiligo : les infections bactériennes et virales.
« J’ai vu des enfants avec des infections récurrentes de l’oreille qui ont été traitées avec des antibiotiques ou qui ont eu une grave infection virale », dit-elle. « Il peut s’agir de maladies classiques de type grippal. En général, nous voyons ces cas plus souvent comme un déclencheur ».
Vivre avec le vitiligo, qui peut être héréditaire ou non, peut être stressant… Il peut être tentant pour les parents de devenir sur-protecteur afin d’épargner à leurs enfants toute nouvelle progression de la maladie. Bien que cela soit compréhensible, le Dr Grimes rappelle qu’il est également essentiel de s’assurer que l’enfant soit heureux et épanoui.
« Assurez-vous que votre enfant aime la vie et qu’il soit heureux », dit-elle. « Je pense que c’est la base pour avancer dans la vie avec joie ».