Santé mentale chez les jeunes : le fardeau psychologique du vitiligo
Encore mal connu, mal compris, et toujours largement stigmatisé, le vitiligo impacte profondément la vie sociale et mentale des jeunes patients. Une infographie récemment publiée par Le Quotidien du Médecin, journal de référence de la presse médicale, à l’occasion de la Journée Mondiale du Vitiligo 2025, alerte sur l’ampleur du phénomène et rappelle l’importance d’un diagnostic précoce et d’un accompagnement adapté.
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Des chiffres préoccupants, un mal-être silencieux
En France, 1 million de personnes vivent avec le vitiligo(3). Mais chez les jeunes de 12 à 25 ans, la maladie reste largement méconnue : seuls 30% déclarent en avoir déjà entendu parler(3). Ce manque d’information alimente les peurs et les fausses croyances : 31% des jeunes pensent encore que le vitiligo est contagieux(3), alors qu’il ne l’est pas.

Ce déficit de connaissance se traduit par des conséquences concrètes :
- 76% des jeunes de 12 à 25 ans, estiment que le regard de la société sur les personnes atteintes de vitiligo nuit à leur santé mentale(3),
- 60% des jeunes patients déclarent vivre des répercussions sociales ou psychologiques au quotidien,
- 45% se sont sentis rejetés(4),
- et seuls 38% des collégiens accepteraient d’interagir avec une personne atteinte de vitiligo(3).
Autant d’éléments qui contribuent à l’isolement, au harcèlement, et à une détérioration de la santé mentale des jeunes concernés. Rappelons que parmi les maladies de peau affichantes, le vitiligo est reconnu comme l’une des affections cutanées ayant l’impact psychosocial le plus important(1, 2).

Accès aux soins, errance diagnostique, idées reçues : il faut agir tôt
Au-delà du regard social, c’est aussi le parcours de soins qui pose problème. En Europe, le délai moyen avant d’obtenir un diagnostic est de 2,5 ans(6) ! Et une fois le diagnostic posé, 75% des patients affirment avoir déjà entendu qu’il n’existait aucun traitement(5) – ce qui est faux : des solutions existent, bien que variables selon les profils.
Cette réalité souligne l’importance de former les professionnels de santé, d’informer le grand public, et de mieux orienter les patients dès les premiers signes. Comme le rappelle le message principal de l’infographie, destiné au corps médical : “Adresser tôt au dermatologue, c’est alléger le fardeau.”
Ce tableau alarmant, porté par plusieurs études récentes, invite à un changement de regard et de pratiques. Sensibiliser, diagnostiquer tôt, accompagner : trois leviers pour que les jeunes atteints de vitiligo puissent avancer dans leur vie avec confiance, et non avec honte.

Références et sources :
1) Passeron et al. 2023 EADV- Abstract Prevalence of vitiligo, Impact on quality of life and Social stigmatization : results of the first large international survey – consulté le 26 mai 2025 • 2) Passeron et al. 2024 IMCAS Pigmentary disorders, prevalence, impact of life, social stigmatization : results of first large international survey consulté le 26 mai 2025 • 3) Voir notre article https://www.afvitiligo.com/2024/03/11/vitiligo-chez-les-jeunes-resultats-etude-eclairante/ • 4) « CHANGER DE REGARD SUR LES DERMATOSES VISIBLES ». Groupe Pierre Fabre – https://static.pierre-fabre.com/corpo/sites/pierre-fabre.com/files/2022-07/Visible%20diseases%20of%20 the%20skin%20VDS%20FR.pdf • 5) Étude VALIANT Study, Vitiligo and Life Impact Among International Communities (2023) • 6) Rewriting The Vitiligo Patient Experience: The Vitiligo White Paper (2025) – VIPOC.