Cabinet itinérant : la dermatologie vient à la rencontre des patients
Alors que l’accès aux dermatologues devient difficile dans de nombreuses régions, la Société Française de Dermatologie (SFD) lance Mobil’Derm, un cabinet médical itinérant conçu pour aller directement à la rencontre des patients. Une initiative rare, très attendue, qui pourrait changer le quotidien de nombreuses personnes atteintes de maladies dermatologiques visibles — dont le vitiligo.
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Une réponse concrète aux déserts médicaux, au plus près des patients
Depuis plusieurs années, la dermatologie est l’une des spécialités les plus touchées par la pénurie de médecins. Avec seulement 2 880 dermatologues actifs en France (alors qu’on en comptait 3 758 en 2010), les délais explosent et certains renoncent même à consulter. Face à cette situation, la SFD a imaginé Mobil’Derm, un véritable cabinet médical sur roues.
Installé dans un camion entièrement équipé (soutenu par la Fondation Renault), il comprend :
- une table d’examen,
- un dermoscope,
- une lampe de Wood (instrument essentiel notamment pour visualiser les zones dépigmentées du vitiligo),
- du matériel permettant de réaliser biopsies ou cryothérapie si nécessaire.
Les consultations seront assurées par des dermatologues volontaires, sur rendez-vous, et facturées au tarif habituel.
Pour les personnes atteintes de vitiligo, souvent confrontées à des délais très longs ou à des annulations faute de spécialistes disponibles, cette solution représente un accès facilité au diagnostic, au suivi et aux conseils adaptés.
Un déploiement progressif partout en France
La phase pilote débutera en Nouvelle-Aquitaine dès février 2026, avant un déploiement progressif dans tout le pays, à raison de deux régions supplémentaires par an. Chaque mission Mobil’Derm sera animée par un ou deux dermatologues (hospitaliers, libéraux ou retraités), ainsi qu’un assistant-chauffeur chargé de l’accueil, de la logistique et de l’organisation des consultations.
Ce dispositif pourra également s’appuyer sur les pharmaciens d’officine, souvent premiers témoins des difficultés d’accès aux spécialistes, et sur les médecins généralistes ou CPTS, pour repérer les patients nécessitant un examen dermatologique.
Pour les malades du vitiligo, ce projet est porteur d’espoir :
- accès plus rapide à un avis expert,
- diagnostic précoce et prise en charge mieux adaptée,
- réduction des “pertes de chance” liées à l’attente,
- possibilité d’utiliser des outils adaptés, comme la lampe de Wood, souvent absents des structures de proximité.
Avec Mobil’Derm, la dermatologie sort donc de l’hôpital pour aller vers les patients — une avancée importante pour celles et ceux qui vivent avec une maladie visible et ont besoin d’un meilleur accompagnement.