Nous vous avons proposé de nous aider à mettre en place une campagne de communication grand public partout en France, à l’occasion de la Journée Mondiale du Vitiligo, et vous avez été nombreux à vous mobiliser ! Plus de 15 villes ont accepté de mettre le vitiligo en avant sur leurs panneaux numériques autour du 25 juin prochain.
Plus de 15 villes engagées pour le vitiligo
Les panneaux d’affichage numérique, installés dans la plupart des municipalités françaises, sont un moyen efficace d’informer les citoyens des événements, des nouvelles et des alertes importantes. Il nous a donc semblé judicieux de les solliciter pour informer les malades mais aussi le grand public que des médicaments arrivent, qui permettent de soigner le vitiligo.
Le slogan court et clair, validé en accord avec notre comité scientifique, vise à donner de l’espoir et incite à s’informer : le vitiligo, maintenant, ça se soigne !
Plus de 15 villes se sont engagées à afficher ce message (et d’autres devraient se confirmer bientôt) : Cannes (06), Drap (06), Marmagne (18), Cormery (37), Truyes (37), Tours (37), Juillian (67), Paris (75), Bois-Colombes (92), Pfastatt (68), Moulin (03), Ebreuil (03), La Rochelle (17), Longvic (21), Draguignan (83), Compiègne (60), Le Mans (72)…
Il n’est peut-être pas encore trop tard pour solliciter votre ville ! Contactez-nous rapidement par mail pour plus de précisions sur la marche à suivre…
Ci-contre : panneau d’affichage diffusé dans la ville de Cormery (37).

L’importance d’informer
Depuis plus de 30 ans, votre Association Française du Vitiligo est active pour représenter et défendre les malades, dans la sphère publique comme dans leur vie privée ou professionnelle. En 2023 et depuis quelques années, les choses ont véritablement évolué positivement en faveur des malades : la recherche sur le vitiligo a été très vive, et la maladie est aujourd’hui de mieux en mieux comprise.
Soigner le vitiligo est désormais possible : l’arrivée prochaine du nouveau médicament Opzelura (Ruxolitinib) sur le marché européen est un véritable espoir pour les malades et leurs proches. Ces avancées doivent être connues et partagées, afin que les répercussions de la maladie sur le plan psychologique, dans la relation aux autres et à soi-même, ne soient plus une source de discrimination, regards appuyés, remarques déplacées, auxquels les malades doivent régulièrement faire face.
En 2023, il n’est plus acceptable d’entendre encore que le vitiligo n’est « pas grave » ou qu’il n’y a « rien à faire », qu’on minimise la souffrance des malades ou qu’on ne leur propose aucune solution.
LE VITILIGO, MAINTENANT, ÇA SE SOIGNE !
Ci-contre : panneau d’affichage diffusé dans la ville de Truyes (37).

Pour la 3ème année consécutive, nous sommes fiers et heureux de vous annoncer que la marque de produits cosmétiques Make Up For Ever nous a proposé de renouveler les affiches de notre campagne autour du vitiligo mise en place durant tout l’été 2022, dont l’emplacement est offert par la société de publicité urbaine JCDecaux.
Cette année encore, environ 1000 affiches abribus seront installées dans plus de 350 villes de France* durant le mois d’août 2023 ! * la liste des villes est précisée en fin d’article

Make Up For Ever soutient le vitiligo
Le partenariat de l’Association Française du Vitiligo avec la marque de cosmétique Make Up For Ever poursuit sa relation fructueuse ! La marque, dont une des ambitions est d’aider chacun à se révéler à travers sa propre singularité, prône des valeurs importantes, telles que le respect de la différence et de l’expression de soi. C’est donc de manière presque évidente que les problématiques du vitiligo ont sensibilisé Make Up For Ever.
Depuis 2018, des projets se sont mis en place autour du maquillage, à travers les nombreuses compétences des professionnels de la marque. Ainsi, l’école Make Up For Ever Academy nous a généreusement ouvert ses portes pour organiser des masterclasses régulières, et sensibilise depuis plus de 3 ans les personnes en formation maquillage, ainsi que celles déjà en pratique, au sujet de notre maladie.

En complément de ces collaborations, Make Up For Ever a souhaité mettre en avant le vitiligo à travers le réseau de leur partenaire JCDecaux, qui a accepté de renouveler son soutien à la campagne de l’Association Française du Vitiligo en 2023, afin de sensibiliser un plus grand nombre de personnes encore, autour de cette maladie.
Le réseau d’affichage JCDecaux en faveur du vitiligo !
Les panneaux seront installés dans plusieurs villes de France (dont nous n’avons pas encore le détail) : cela représente 1000 affiches au total sur le réseau JCDecaux, principalement en abribus (format 120 x 180 cm), aux alentours de début août 2023 environ.

Les affiches reprendront le visuel développé l’année dernière. Celui-ci indique un message fort « VITILIGO : ENSEMBLE » (voir image ci-dessus) pour mettre en avant notre conviction : ensemble nous sommes plus forts. Le visuel présente 3 personnalités concernées par le vitiligo :
- notre ambassadeur français Jyoti Brault, mannequin et amateur d’escalade,
- Francesca Prini, pole dancer professionnelle,
- et Jasroop Singh, mannequin.
Cette campagne est une façon d’aider les personnes atteintes de vitiligo à développer leur confiance en eux, et à jouer avec les potentialités du maquillage pour se découvrir. Si vous croisez l’un de ces abribus sur la route cet été, n’hésitez pas à la partager sur vos réseaux sociaux en citant l’Association Française du Vitiligo !
Liste des villes concernées :
(par ordre alphabétique)
Abbeville
Acigne
Agen
Agneaux
Aiffres
Aix-En-Provence
Aix-Les-Bains
Alencon
Andreze
Annecy
Antony
Arcueil
Argenteuil
Arles
Arnouville-Les-Gonesse
Arras
Asnieres-Sur-Seine
Athis-Mons
Aubervilliers
Aulnay-Sous-Bois
Aurillac
Aussillon
Avermes
Bagneux
Bagnolet
Bailly
Balaruc-Les-Bains
Ballainvilliers
Bayeux
Bayonne
Belfort
Bellerive-Sur-Allier
Besancon
Beziers
Bezons
Blois
Bobigny
Bondoufle
Bougival
Boujan-Sur-Libron
Boulazac Isle Manoire
Boulogne-Billancourt
Boulogne-Sur-Mer
Bourg-En-Bresse
Bourges
Bretigny-Sur-Orge
Bruay-La-Buissiere
Bry-Sur-Marne
Buc
Calais
Caluire-Et-Cuire
Cambrai
Carentoir
Carquefou
Carrieres-Sur-Seine
Castres
Cergy
Chalon-Sur-Saone
Champagne-Au-Mont-D’Or
Champigny-Sur-Marne
Change
Chantilly
Chantraine
Charenton-Le-Pont
Chartres
Chateau-D’Olonne
Chateauroux
Chatellerault
Chatenay-Malabry
Chatillon
Chennevieres-Sur-Marne
Chevilly-Larue
Choisy-Le-Roi
Cholet
Clamart
Clichy
Clichy-Sous-Bois
Collonges-Au-Mont-D’Or
Colmar
Colombes
Compiegne
Conflans-Sainte-Honorine
Corbeil-Essonnes
Courbevoie
Courcouronnes
Creches-Sur-Saone
Creteil
Cusset
Dammarie-Les-Lys
Dieppe
Draveil
Dreux
Dugny
Echillais
Echirolles
Elancourt
Emerainville
Epernay
Epinal
Epinay-Sur-Orge
Epinay-Sur-Seine
Eragny
Ergue-Gaberic
Escaudoeuvres
Etrembieres
Evry
Firminy
Fontaine
Fontenay-Aux-Roses
Fontenay-Le-Fleury
Forbach
Fougeres
Francheville
Franconville
Frejus
Fresnes
Gagny
Garges-Les-Gonesse
Gennevilliers
Geste
Gif-Sur-Yvette
Gigean
Golbey
Grasse
Grenoble
Grigny
Guenin
Guyancourt
Herouville-Saint-Clair
Houilles
Hyeres
Ibos
Issy-Les-Moulineaux
Jallais
Jouy-Le-Moutier
Juvignac
Juvisy-Sur-Orge
L’Hay-Les-Roses
La Celle-Saint-Cloud
La Chapelle-Du-Genet
La Chapelle-Sur-Erdre
La Ciotat
La Courneuve
La Ravoire
La Roquette-Sur-Siagne
Lagny-Sur-Marne
Langueux
Lannion
Laval
Le Bourget
Le Chesnay
Le Coteau
Le Coudray
Le Fenouiller
Le Kremlin-Bicetre
Le Pecq
Le Perreux-Sur-Marne
Le Plessis-Robinson
Le Plessis-Trevise
Le Poinconnet
Le Portel
Le Vesinet
Le Vigen
Lege-Cap-Ferret
Les Clayes-Sous-Bois
Les Lilas
Les Pavillons-Sous-Bois
Les Ulis
Levallois-Perret
Liffre
Lille
Lisses
Livry-Gargan
Locmine
Longjumeau
Longwy
Louannec
Luce
Lyon
Mably
Macon
Maisons-Alfort
Mandelieu-La-Napoule
Mantes-La-Jolie
Marly-Le-Roi
Massy
Maubeuge
Maurepas
Meaux
Melun
Menucourt
Meudon
Meyzieu
Mont-De-Marsan
Montauban
Montelimar
Montesson
Montigny-Le-Bretonneux
Montlhery
Montpellier
Montreuil
Moreac
Mougins
Moulins
Nancy
Nanterre
Nantes
Neauphle-Le-Chateau
Neuilly-Sur-Seine
Nevers
Nice
Niort
Nogent-Sur-Marne
Noisiel
Noisy-Le-Grand
Noisy-Le-Roi
Noisy-Le-Sec
Noyal-Chatillon-Sur-Seiche
Noyarey
Noyelles-Les-Seclin
Offemont
Olonne-Sur-Mer
Orgeval
Orsay
Orvault
Osny
Outreau
Pace
Palaiseau
Pantin
Pau
Perigueux
Peronnas
Perros-Guirec
Pertuis
Pierrefonds
Plaisir
Plerin
Pleumeur-Bodou
Ploufragan
Plumeliau
Poissy
Pommerit-Jaudy
Pont-Eveque
Pont-Saint-Martin
Pontoise
Puget-Sur-Argens
Puteaux
Quiberon
Quimper
Rambouillet
Ris-Orangis
Roanne
Rochefort
Rocquencourt
Romainville
Ronchin
Roquebrune-Sur-Argens
Rosny-Sous-Bois
Rueil-Malmaison
Ruffiac
Rungis
Saint-Andre-De-La-Roche
Saint-Andre-Lez-Lille
Saint-Benoit
Saint-Berthevin
Saint-Brieuc
Saint-Cloud
Saint-Denis
Saint-Fons
Saint-Genis-Laval
Saint-Germain-En-Laye
Saint-Gratien
Saint-Gregoire
Saint-Hilaire-De-Riez
Saint-Leonard
Saint-Lo
Saint-Malo
Saint-Mande
Saint-Martin-Boulogne
Saint-Martin-D’Heres
Saint-Maur
Saint-Maur-Des-Fosses
Saint-Maurice
Saint-Michel-Sur-Orge
Saint-Ouen
Saint-Raphael
Sainte-Genevieve-Des-Bois
Sainte-Maxime
Salon-De-Provence
Sarrebourg
Saumur
Sauvian
Sceaux
Sete
Sevres
Seyssinet-Pariset
Sisteron
Soissons
Soisy-Sous-Montmorency
Sotteville-Les-Rouen
Stains
Strasbourg
Sucy-En-Brie
Suresnes
Tarbes
Thiais
Thionville
Torcy
Toulouse
Tourcoing
Tours
Trappes
Tregastel
Tregueux
Treillieres
Trevou-Treguignec
Troguery
Valence
Valenciennes
Vallauris
Vannes
Vanves
Vaucresson
Vaulx-En-Velin
Vaureal
Velizy-Villacoublay
Venissieux
Verrieres-Le-Buisson
Versailles
Vertou
Vichy
Vienne
Vigneux-Sur-Seine
Villabe
Villebon-Sur-Yvette
Villefranche-Sur-Saone
Villejuif
Villeneuve-La-Garenne
Villeneuve-Loubet
Villepreux
Villeurbanne
Vincennes
Viry-Chatillon
Vitry-Sur-Seine
Voisins-Le-Bretonneux
Wasquehal
Wimereux
Wimille
Yzeure
Véritable événement pour des échanges et des informations autour du vitiligo, l’Association Française du Vitiligo organise chaque année les Rencontres Annuelles du Vitiligo. C’est aussi bien sûr l’occasion de l’Assemblée Générale de votre association, et tous les adhérents sont conviés, ainsi que toute personne qui souhaiterait adhérer à cette occasion.

A la lumière des dernières actualités et des récentes bonnes nouvelles à propos des traitements du vitiligo, le thème de cette édition 2023 est : « Le vitiligo, maintenant, ça se soigne » ! Nous vous donnons rendez-vous le samedi 3 juin, de 9h à 17h environ, au Forum 104 (104 rue de Vaugirard 75006 Paris). Accès gratuit pour les adhérents avec 1 accompagnant ; possibilité d’adhérer en ligne (tarif libre à partir de 20€) ; gratuit pour les moins de 26 ans.
Il est plus que souhaitable de s’inscrire préalablement pour être certain d’avoir sa place !
Programme de la journée
(Sous réserve de modifications, notamment liées à des contraintes d’organisation des intervenants)
9h : Assemblée Générale Ordinaire de l’AFV
Rapport d’activité, rapport financier, élection du Conseil d’Administration
10h : ouverture des Rencontres Annuelles du Vitiligo 2023
« Le ruxolitinib crème, un premier traitement approuvé en Europe dans le vitiligo »
Pr Thierry PASSERON • Chef du service de Dermatologie CHU de Nice & Chef d’équipe INSRM au C3M, Nice
« Intérêts de la recherche : de la compréhension des mécanismes de la maladie à l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques »
Pr Katia BONIFACE • CNRS UMR5164 – ImmunoConcEpT – Université de Bordeaux
« Recommandations au soleil et réalités des pratiques : données du programme SAFE (Sun Assessment Family Expérience). Quelle attitude avoir quand on est atteint de vitiligo ? »
Pr Khaled EZZEDINE • Department of Dermatology, Henri Mondor University Hospital
« Accès précoces et compassionnels aux médicaments : comment accéder à l’innovation et sécuriser la prescription hors Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) ? »
Pr Bernard GUILLOT • Université de Montpellier
Artistes invités : Luigi LI, humoriste, et Jyoti BRAULT, mannequin et notamment modèle pour notre dernière campagne d’affichage JCDecaux l’été dernier
14h : reprise des Rencontres Annuelles du Vitiligo 2023
« Les recommandations internationales actuelles du vitiligo »
Pr Julien SENESCHAL • Responsable de l’unité Dermatologie Inflammatoire et Auto-Immune, Centre de Référence pour les Maladies Rares de la Peau
« Modalités thérapeutiques du vitiligo segmentaire »
Pr Leila BENZEKRI • Consultation des troubles pigmentaires Université Mohamed VI Rabat, Maroc
« Justification des différentes modalités thérapeutiques à envisager pour le vitiligo segmentaire »
Dr Yvon GAUTHIER • Ancien responsable de la consultation des troubles pigmentaires à l’Hôpital Saint André, Bordeaux • Vitiligo and Melasma Research Association
« Quelques questions récurrentes à propos du vitiligo »
Discussion entre Pr Julien SENESCHAL et Dr Emmanuelle MOIRAND
« Pourquoi la pharmacovigilance, indissociable du médicament, est-elle indispensable de nos jours ? »
Madame Marion ORSET • Pharmacien • Responsabilité Pharmaceutique, Conseil en Assurance Qualité (Marion Orset consulting)
Artistes invités : Pierre CACHIA et Pierre MARQUEZ, comédiens
En un mot, soyons très clair : OUI, il est possible d’affirmer que « maintenant, le vitiligo, ça se soigne » ! Nous avons bien lu certains retours et commentaires incrédules, notamment sur les réseaux sociaux, concernant la tournure de cette phrase que nous employons comme slogan pour nos prochaines Rencontres Annuelles du Vitiligo ainsi que pour une campagne d’affichage numérique que nous vous proposons de mettre en place à nos côtés dans toute la France à l’occasion de la Journée Mondiale du Vitiligo, fin juin. Voici un article qui revient sur ce qui va vraiment changer pour le vitiligo, dans les mois à venir.
Un vrai tournant pour traiter le vitiligo
Comme vous le savez peut-être, différents traitements sont déjà recommandés pour le vitiligo. Mais l’arrivée prochaine du médicament Opzelura (Ruxolitinib) en Europe marque une rupture claire avec le passé. En effet, cette crème est le premier et le seul médicament au monde qui soit approuvé avec une autorisation de mise sur le marché (AMM) spécifiquement pour le vitiligo (approuvé aux USA par la Food and Drug Administration, et pour l’Europe par la European Medicine Agency).

L’arrivée de Opzelura (Laboratoires Incyte) dans nos pharmacies est donc une très bonne nouvelle, car elle signifie que les dermatologues et les médecins sont désormais officiellement autorisés à prescrire un médicament dans le cadre du vitiligo, ce qui n’était pas du tout le cas auparavant. On peut donc effectivement dire que « le vitiligo se soigne », car soigner signifie prendre soin d’un·e malade et traiter les symptômes d’une maladie, la prendre en charge avec des traitements bien spécifiques. Ce slogan été élaboré lors d’un de nos derniers Conseils d’Administration, et validé par notre Comité Scientifique, pour donner de l’espoir et inciter à s’informer. Précisons néanmoins que « soigner » ne veut pas dire « guérir » (nous développons ce point plus bas)…
Ces autorisations confortent certaines recherches cliniques en cours à travers le monde et qui conduiront prochainement à d’autres nouveaux médicaments, car la maladie nécessite toujours de nouveaux médicaments pour répondre aux vitiligos encore actuellement résistants. Rappelons que le vitiligo est une maladie complexe qui nécessite d’avoir plusieurs approches thérapeutiques et donc différents médicaments possibles.
Qu’en est-il des autres traitements ?
La Vitiligo International Task Force, réunissant plus de 200 chercheurs et de dermatologistes du monde entier, s’est penchée sur les différents traitements qui peuvent être recommandés pour le vitiligo, afin d’apporter une vision scientifique et synthétique des différentes thérapeutiques, et les préconisations qui s’y rattachent en fonction des tranches d’âges.
Photo : AdobeStock

Il existe aujourd’hui un consensus international sur les lignes de traitements pour soigner les malades du vitiligo. Les recommandations de traitement devraient paraître très prochainement dans les colonnes du JEADV (Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology), mondialement reconnu pour le sérieux de ses publications. Plus de 40 scientifiques du monde entier (USA, France, Belgique, Pays-Bas, UK, Inde, Corée du Sud, Egypte, etc.) ainsi que des représentants des associations de malades en sont signataires. Ils y récapitulent les impacts du vitiligo, les types de vitiligo, et les différentes lignes de traitement existant.
Cette publication rappelle également la nécessité de débuter les traitements au plus tôt après l’apparition des premiers symptômes du vitiligo (puisque les zones dépigmentées apparaissent quand 60% des mélanocytes ont déjà disparu) afin d’enrayer la réaction auto-immune dans la peau. En effet, le vitiligo pris en charge le plus tôt possible lors de son apparition, et donc très souvent en phase inflammatoire, aura les meilleures chances de repigmentation.
Par ailleurs, tous les spécialistes du vitiligo insistent sur la nécessité d’une longue « observance thérapeutique » (c’est-à-dire le suivi de la prescription médicale) pour les traitements prescrits, allant de 6 à 24 mois pour obtenir des résultats, couplés à l’apport bénéfique des photothérapies (en cabines ou avec un usage raisonné du soleil).
Photo : AdobeStock

…Vers une guérison du vitiligo ?
« Soigner » (c’est-à-dire essayer de faire disparaître la maladie) ne veut pas dire « guérir » (c’est-à-dire l’éliminer complètement). Néanmoins, l’Association Française du Vitiligo va mettre en oeuvre toute sa puissance, grâce à vos adhésions en particulier, pour que soit révolu le temps des malades qui entendent « il n’y a rien à faire, il faut vivre avec ! », « il n’existe pas de traitement » ou encore « le vitiligo : ce n’est pas une maladie ».
Plusieurs sites internet importants pour le vitiligo donnent d’ailleurs largement les éléments des différents traitements :
Comme le souligne le Dr Pearl Grimes de la Global Vitiligo Foundation (USA ) : « Le vitiligo n’est pas facile à traiter. Il n’y a pas qu’une approche de traitement qui est efficace pour toutes les personnes atteintes de vitiligo ». Le site www.globalvitiligofoundation.org donne les différentes thérapeutiques en cours aux USA.
Sur notre site internet, le Professeur Thierry Passeron (France) ajoute que « le médecin a le choix entre plusieurs thérapeutiques à base de crèmes topiques, de mini pulses de cortisone, de photothérapie ou encore de greffes mélanocytaires. Les traitements doivent permettre de bloquer la dépigmentation, induire la repigmentation et prévenir les récidives. Plus le vitiligo est actif et/ou récent, plus il doit être traité rapidement. »
Le site de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), dans son dossier vitiligo, rappelle aussi l’impact important du vitiligo sur la qualité de vie des patients et mentionne les différentes options qui s’offrent déjà aujourd’hui aux dermatologues et médecins pour tenter d’enrayer la disparition des mélanocytes, et donc l’apparition du vitiligo.
Dans certains cas, les zones de peau dépigmentées (récentes ou anciennes) restent résistantes aux médicaments ou traitements actuellement connus, même avec une photothérapie. Des progrès restent donc à faire pour des traitements répondant favorablement aux spécificités des malades atteints sur une grande partie du corps, avec des zones dépigmentées stables depuis plusieurs années ou même avec une peau totalement dépigmentée…
Il est donc indispensable que les associations de malades, les sociétés scientifiques de la dermatologie, la recherche médicale et les laboratoires pharmaceutiques restent mobilisés pour soutenir les efforts de recherche afin de développer de nouveaux médicaments topiques ou systémiques, pour répondre aux attentes des malades et soigner leurs vitiligos parfois si différents à réagir.

Pour que tous les vitiligos soient soignés puis un jour guéris, continuons nos mobilisations tous ensemble !
La Journée Mondiale du Vitiligo (ayant lieu chaque année le 25 juin) approche à grands pas, et nous souhaitons profiter de cette occasion pour mettre en place une communication grand public dans un grand nombre de villes en France. Mais pour la réussite de ce pari, nous avons besoin de vous !
Affichage pour le mois du vitiligo
Alors que soutenir les concitoyens est l’une des préoccupations des municipalités françaises, nous avons décidé de profiter du « mois du vitiligo » en juin (à travers la Journée Mondiale du Vitiligo le 25 juin), de solliciter les mairies de la France entière, afin d’informer les malades mais aussi le grand public par le biais des panneaux électroniques installés dans de nombreuses communes. En effet, il n’est plus admissible d’entendre encore, en 2023, que le vitiligo « n’est pas grave » et qu’il n’y a « rien à faire », que des malades désespèrent, que l’on minimise leur souffrance ou qu’on ne leur propose aucune solution… Il faut faire savoir qu’il s’agit d’une maladie, que des médicaments arrivent et que ceux-ci permettent de soigner le vitiligo.
Pour cela, nous avons déterminé un slogan court, validé en accord avec notre comité scientifique, qui permette de donner de l’espoir et incite à s’informer :
LE VITILIGO, MAINTENANT, ÇA SE SOIGNE !
C’est ici que VOUS entrez en jeu ! Nous avons besoin de vous pour contacter votre Mairie, votre Municipalité, tous les contacts intéressants que vous pourriez avoir, afin de planifier cet affichage durant la semaine de la Journée Mondiale du Vitiligo (19 au 25 juin 2023).
• NB : Les délais pour cette communication grand public peuvent être très longs, aussi doit-on lancer ces démarches dès que possible ! Nous nous tenons à votre disposition pour répondre le plus rapidement à toutes vos questions ou demandes de précisions par mail •

Deux constats en 2023
L’Association Française du Vitiligo oeuvre de puis plus de 30 ans pour assister, soutenir, informer et diffuser par mails, par ligne d’écoute, au travers des réseaux sociaux, un soutien et une information vérifiée par son comité scientifique de stature internationale. A travers nos actions, nous souhaitons mettre en avant deux constats majeurs concernant le vitiligo, en France et dans le Monde.
Premier constat : on souffre toujours autant du vitiligo.
Le vitiligo n’est pas contagieux ni douloureux, mais peut avoir d’importantes répercussions sur le plan psychologique, et son évolution imprévisible peut entraîner une altération importante de la qualité de vie, dans la relation aux autres et à soi-même. Discrimination, regards insistants, remarques gênantes ou désobligeantes… les malades font régulièrement face à des situations inacceptables et qui doivent changer.
Nous savons que :
- 42.31 % des malades atteints du vitiligo le vivent comme un handicap quotidien
- 45.49 % des malades atteints du vitiligo sont anxieux à l’idée de se regarder dans un miroir
- 58.80 % des malades atteints du vitiligo évitent de pratiquer des activités extérieures
- 60.87 % des malades atteints du vitiligo se sentent abandonnés par la médecine
- 66.52 % des malades atteints du vitiligo redoutent l’extension de la maladie
(chiffres issus d’une étude française parue dans le British Journal of Dermatology en 2015)
L’Association Française du Vitiligo est active pour représenter et défendre les malades, dans la sphère publique comme dans leur vie privée ou professionnelle !
Deuxième constat : le vitiligo, maintenant, ça se soigne !
Bien que vitiligo soit une maladie complexe, liée à des facteurs génétiques et non génétiques, la recherche sur le vitiligo a été très active ces dernières années, et la maladie est de mieux en mieux comprise. Rappelons que la dépigmentation peut survenir à n’importe quel moment de la vie, n’importe quel âge, quelle que soit la couleur de la peau ou le genre de la personne, quel que soit son lieu d’habitation.
Soigner le vitiligo est possible aujourd’hui. L’arrivée prochaine d’un nouveau médicament Opzelura (Ruxolitinib) sur le marché européen est un véritable espoir pour les malades et leurs proches. Les traitements doivent permettre de bloquer la dépigmentation, induire la repigmentation et prévenir les récidives, et ce nouveau traitement a fait preuve d’une efficacité avérée (environ 31% des patients ont obtenu une amélioration d’au moins 75% de la pigmentation de leur visage après 6 mois de traitement, et d’au moins 50% sur le corps chez 22% des patients). Les malades peuvent enfin être pris en charge, à la hauteur de leur souffrance et de l’atteinte de leur qualité de vie. Les choses changent, vraiment !
Cette Journée Mondiale du Vitiligo sera également l’occasion de se réunir dans le monde entier, notamment à Atlanta (Etats-Unis) pour une conférence à la fois festive et scientifique, et à Bruxelles pour une conférence qui rassemblera les représentants d’une dizaine d’associations de patients, afin de plaider la cause des malades du vitiligo.
Plus d’infos à venir prochainement à ce sujet…
À LIRE AUSSI :
Notre article Peut-on vraiment dire « Le vitiligo, ça se soigne » ?
Comme l’a confirmé l’agence européenne des médicaments sur son site, la crème Opzelura a reçu officiellement une autorisation de mise sur le marché le 19 avril 2023, valable dans toute l’Union Européenne (sous le n° EU/1/23/1726/001).
C’est une très grande nouvelle pour les malades du vitiligo dans toute l’Europe ! Les toutes dernières informations à ce propos sont regroupées ici en français, sur la base des informations dévoilées par la European Medicines Agency (disponibles en anglais ici).
L'arrivée et le prix de Opzelura en France
Mise à jour (novembre 2023) :
La Haute Autorité de Santé a publié son avis favorable au remboursement de Opzelura !
Comment utiliser la crème ?
Ce traitement se présente sous forme de tube de crème (100g) à appliquer sur les zones de peau dépigmentée 2 fois par jour, sur un maximum de 10% du corps en même temps. Opzelura peut être utilisé chez les adultes et adolescents à partir de 12 ans, atteints de vitiligo non segmentaire (c’est-à-dire situé sur les deux côtés du corps, y compris le visage). Le produit ne peut être obtenu que sur ordonnance, et le traitement doit être instauré et supervisé par un médecin expérimenté dans le diagnostic et le traitement du vitiligo non segmentaire.
Une repigmentation satisfaisante de la peau (retour de la couleur de la peau) devrait être obtenue après 6 mois ou plus. Le médecin peut arrêter le traitement s’il n’y a pas d’amélioration satisfaisante après un an de traitement.
Pour plus d’informations sur l’utilisation d’Opzelura, commercialisée par le laboratoire Incyte, il sera important de consulter la notice ou contacter votre médecin ou votre pharmacien.

Quels bénéfices ont été démontrés dans les études ?
2 études principales, menées auprès de 661 patients atteints de vitiligo non segmentaire, ont démontré que la crème améliorait la repigmentation par rapport à un placebo (traitement factice).
Lors de ces études, le principal indicateur d’efficacité était la proportion de patients ayant obtenu une amélioration d’au moins 75% de la pigmentation de leur visage, mesurée à l’aide d’un score standard pour le vitiligo facial (F-VASI75) après 6 mois. En moyenne, environ 31% des patients ayant reçu Opzelura ont obtenu une amélioration d’au moins 75% de la pigmentation de leur visage après 6 mois de traitement, contre environ 10% des patients ayant reçu un placebo.
En utilisant un score standard pour la pigmentation corporelle totale (T-VASI50), les études ont également montré qu’après 6 mois, la pigmentation corporelle totale s’est améliorée d’au moins 50% chez 22% des patients qui ont utilisé Opzelura, contre 6% chez ceux qui ont reçu le placebo.

Un bénéfice/risque positif
L’effet secondaire le plus fréquent d’Opzelura est l’acné, qui peut survenir à l’endroit où le médicament a été appliqué et affecter jusqu’à 1 personne sur 10. Par ailleurs, les femmes enceintes ou qui allaitent ne doivent pas utiliser la crème.
Alors que les médicaments à base de ruxolitinib pris par voie orale sont associés à des effets secondaires graves, ces effets ne devraient pas se produire avec Opzelura puisqu’il est utilisé sous forme de crème, à condition qu’il ne soit pas utilisé sur plus de 10% du corps lors d’une même application.
L’Agence européenne des médicaments a donc décidé que les avantages d’Opzelura étaient supérieurs à ses risques et que son utilisation pouvait être autorisée dans l’UE.
Comme pour tous les médicaments, les données relatives à l’utilisation d’Opzelura font l’objet d’une surveillance continue. Les effets secondaires présumés rapportés avec ce traitement sont soigneusement évalués, et toute mesure nécessaire est prise pour protéger les patients ; pour la liste complète des effets secondaires et des restrictions liés à Opzelura, il sera important de consulter la notice.
Comment fonctionne ce traitement ?
La substance active de la crème s’appelle « ruxolitinib », dont on vous avait déjà fait l’écho à plusieurs reprises. Pour entrer dans des détails scientifiques, celle-ci agit en bloquant les enzymes connues sous le nom de Janus kinase (JAK) 1 et 2, qui sont impliquées dans l’activité d’une substance appelée interféron-gamma (IFN-gamma). Dans le cas du vitiligo, l’IFN-gamma jouerait un rôle dans l’activité des cellules du système immunitaire qui attaquent les mélanocytes. En bloquant JAK1 et JAK2, le ruxolitinib réduit la capacité du système immunitaire à détruire les mélanocytes, ce qui leur permet de produire du pigment.
Pr Thierry PASSERON (Chef du service de Dermatologie CHU de Nice & Chef d’équipe INSRM au C3M, Nice et membre de notre Comité Scientifique) a présenté une conférence au sujet du ruxolitinib crème, lors des Rencontres Annuelles du Vitiligo 2023
Pour la première fois le 8 mars 2023, l’Association Française du Vitiligo a été invitée à un déjeuner d’échange au sujet du vitiligo, avec des décideurs du monde politique (députés et élus locaux). Ainsi Martine Carré, Présidente, a pu exposer la situation des malades et les nombreux obstacles qu’ils rencontrent dans leur parcours de soin.
Nos préoccupations entendues
Le déjeuner, organisé à l’initiative d’un laboratoire pharmaceutique, était un vrai moment de partage et d’écoute, appuyé par la présence de Pr Julien Séneschal (CHU de Bordeaux, membre de notre Comité Scientifique), en téléconférence. Celui-ci a partagé les dernières informations concernant les traitements de la maladie, les études en cours et les prochains espoirs avec l’arrivée de nouvelles molécules. Il a également dressé le tableau catastrophique de la situation des dermatologues en France et des déserts médicaux, dont on fait écho dans un article précédent.

Martine Carré a complété les échanges en partageant sa longue expérience du vitiligo en tant que patiente mais aussi en tant que membre de l’Association Française du Vitiligo (aujourd’hui Présidente de l’AFV). Elle a pu détailler la difficulté des situations auxquelles nous sommes confrontés, tel un véritable « parcours du combattant ». En effet, de la difficulté à trouver un dermatologue qui puisse poser un diagnostic, à la prise en charge thérapeutique, les épreuves sont nombreuses : errance médicale, non-reconnaissance du fardeau de la maladie, ignorance des comorbidités, paiement du reste à charge…

Une opportunité de sensibiliser la politique au vitiligo
Cette parole donnée à notre association a permis d’exprimer nos craintes et nos souffrances au quotidien, au nom de vous tous. De répondre aux questions pour mieux faire comprendre ce qu’est la maladie, et ses impacts psychologiques ou sociaux. En citant quelques exemples de discrimination, de rejet, de petites humiliations, de peur du lendemain… autant de pertes de chance, qui empêchent parfois d’avancer dans la vie comme on le voudrait.
Les femmes et hommes politiques présent·es ont été sensibles à ce qui s’est dit, et ont prêté une oreille attentive et intéressée à ce qu’on a eu l’occasion de leur dire. Leur écoute bienveillante a permis un échange authentique sur les actions possibles en faveur du vitiligo, tant sur le plan humain que médical.
En 2 mots : une expérience constructive pour l’avenir des malades !
Dans une tribune parue dans Le Monde le samedi 11 mars 2023, la Fédération Française de la Peau, les sociétés scientifiques de la dermatologie et le syndicat des dermatologues ont réuni 21 associations de malades pour alerter le Ministre de la Santé et les agences régionales de santé à propos de l’état fortement dégradé du secteur de la dermatologie en France.
Sauver la dermatologie et les malades
Jean-Marie Meurant, vice-président de la Fédération Française de la Peau ainsi que de l’Association Française du Vitiligo le clame : « L’avenir de nos peaux n’est pas bien rose, cela ne peut plus durer ! » Il faut des mois pour obtenir un rendez-vous, les dermatologues sont surchargés et les consultations écourtées, les jeunes dermatologues sont toujours moins nombreux, l’accès aux soins est toujours plus difficile, les cabines de photothérapie tendent à disparaître…

En effet, la dermatologie semble « au bord du précipice » (pour reprendre l’expression de l’alerte lancée dans cette tribune). Une étude récente indique qu’il s’agit même de la pire spécialité en ce qui concerne l’obtention d’un première consultation !
Salon la tribune publiée dans Le Monde ce samedi 11 mars 2023, 2 raisons principales seraient liées à cette situation :
- la désorganisation des soins tels qu’ils existent actuellement (offre hospitalière trop inaccessible, télé-expertise trop peu développée, ressources paramédicales de la filière trop faibles…),
- et la démographie médicale alertante (plus de la moitié des dermatologues actuellement en exercice ont 55 ans ou plus, alors que le nombre d’internes en formation ne permettra pas de stabiliser la densité de dermatologues avant 2041 au mieux, soit 10 ans après les autres spécialités…).
Cette alerte dénonce le « silence assourdissant des pouvoirs publics » à ce sujet, les maladies de peau étant « absentes des priorités de santé de l’Etat, notamment des Plans Régionaux de Santé (RPS) », malgré un impact considérable et parfois terrible sur les malades, en termes de souffrance physique et psychologique.
La Tribune fait donc une demande claire : « sortir la dermatologie de l’angle mort du système de santé ». A cet effet, une démarche participative inédite en dermatologie a été engagée, afin de constater les besoins les plus urgents et avancer des propositions au plus près de la réalité. La prise en considération de ces propositions est urgente, pour sauver cette filière en danger mais aussi l’avenir des malades.

Désert médical pour les maladies de peau
Lorsqu’il est très difficile, voire impossible, de se faire soigner par un médecin, en raison d’un manque d’offre de soins de santé, on parle de « désert médical« . Cette expression désigne la difficulté d’accès aux soins, que ce soit en termes de distance, de délais de rendez-vous ou d’offre de soins de qualité au regard d’un standard de système de santé. En général, cela se caractérise par une pénurie de médecins, d’infirmiers et autres professionnels de la santé dans une région donnée.
Les malades concernés par une dermatose se retrouvent donc face à des questions sans réponse : qui consulter ? Où consulter ? Que faire face à des mois de délais d’attente avant d’obtenir un rendez-vous ? Trop souvent, les patients tendent à abandonner les soins, malgré les souffrances physiques et/ou psychologiques liées à la maladie.
La tribune indique 3 exemples pour appuyer ces propos :
- il faut en moyenne compter 8,5 ans de délai, d’errance diagnostique et de souffrances avant de recevoir un diagnostic de la maladie de Verneuil ;
- à défaut de prise en charge par l’Assurance-maladie, les soins infirmiers requis par l’épidermolyse bulleuse sont souvent réalisés par les proches ;
- les traitements préconisés par les experts restent aujourd’hui inaccessibles aux patients atteints de vitiligo.

Pour sortir d’un désert médical, plusieurs solutions peuvent être envisagées. Tout d’abord, il peut être utile de renforcer l’attractivité des zones rurales pour les professionnels de santé. Pour cela, des mesures incitatives peuvent être mises en place, telles que des aides financières, des avantages fiscaux, ou encore la création de maisons de santé pluridisciplinaires pour faciliter l’exercice en groupe. Par ailleurs, il est possible de développer les télé-consultations, qui permettent aux patients de bénéficier de soins à distance, sans avoir à se déplacer loin de chez eux. Enfin, il est également envisageable de renforcer la formation des professionnels de santé pour mieux répondre aux besoins des populations des zones rurales et isolées. En matière de dermatologie, le développement de ces solutions pourraient permettre d’améliorer l’accès aux soins pour tous les malades.
Nous, malades de la peau avec le vitiligo, devons soutenir cette démarche d’alerte du Ministère et des Agences Régionales de Santé. Partagez cet article !
Liste des signataires de la tribune :
Marie Beylot-Barry, Société française de dermatologie (SFD); Christine Bodemer, coordinatrice de la filière Santé Maladies rares dermatologiques (Fimarad); Marie-Claude Boiteux, présidente de la Fédération française de la peau (FFP); Nicolas Dupin, ancien président de la SFD; Nicole Jouan, présidente de la Fédération française de formation continue et d’évaluation en dermatologie-vénéréologie (FFFCEDV); Gaëlle Quéreux, présidente de la SFD; Luc Sulimovic, président du Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV).
L’approche du printemps, des « premiers soleils » et de l’été qui s’annonce, est parfois une période redoutée par les malades du vitiligo, car le bronzage met en évidence les zones de peau dépigmentées, qui ne bronzent pas… mais aussi car on peut finir par craindre le soleil. Pourtant, le soleil n’est pas notre ennemi, et il existe des solutions pour s’en protéger au juste niveau, tout en réussissant à vivre avec.
On vous a déjà partagé de nombreux conseils pratiques, en particulier concernant les crèmes solaires, mais il nous semble important d’aborder aussi l’alternative des « vêtements anti-UV ». On fait le point dans cet article !
Vitiligo : à quel point se protéger du soleil ?
Le soleil est nécessaire à la vie, pour la santé mais aussi le moral. Les personnes atteintes de vitiligo ont donc besoin du soleil, comme tout le monde ! Mais il peut être difficile de savoir jusqu’à quel point le soleil est bon pour nous… et quel danger il peut représenter.
Le potentiel effet néfaste du soleil sur la peau concerne principalement ce que l’on nomme les « UV », c’est-à-dire les rayonnements ultraviolets : ce sont les parties du rayonnement solaire qui parviennent jusqu’au niveau de la mer (soit environ 5% du rayonnement solaire). Il s’agit majoritairement des UVA (qui traversent les nuages et le verre des vitres), qui pénètrent jusqu’au derme. Il s’agit également aussi des UVB (en partie arrêtés par les nuages, et totalement par le verre) qui s’arrêtent à l’épiderme.

Lorsqu’on est atteint de vitiligo, il est possible d’exposer sa peau dépigmentée sans écran de protection, pendant un temps assez court au début puis en augmentant progressivement et régulièrement jusqu’à obtenir le début d’une rougeur (mais pas une brûlure, attention, car les brûlures causées par le soleil auraient plutôt pour conséquence d’augmenter la dépigmentation). Cela s’appelle « l’érythème solaire« , qui vise à créer une légère inflammation afin de relancer l’activité des mélanocytes. La peau repigmente parfois de cette façon, sans autre traitement.
Néanmoins, l’utilisation d’une protection solaire est recommandée dès les premiers jours de beau temps, afin de protéger la peau, même si le soleil n’est pas fort. En effet, les zones dépigmentées sont beaucoup plus sensibles au soleil et des coups de soleil peuvent apparaître rapidement, voire provoquer des brûlures parfois graves. D’une manière générale, il est recommandé d’éviter les expositions entre 12h et 16h, afin de profiter des balades ou des baignades aux heures où les UV sont moins intenses.
Il est donc nécessaire de se protéger des brûlures des coups de soleil. Pour cela, 2 solutions principales et efficaces s’offrent à nous : les vêtements anti-UV qui couvrent la peau, ou les crèmes solaires.
Les vêtements anti-UV, une solution pratique et fiable
Réalisés avec des fibres tissées extrêmement serrées, les vêtements anti-UV sont opaques aux UV, même lorsqu’ils sont mouillés. Il existe aujourd’hui un grand nombre de modèles (tee-shirt, maillot de bain, chemise, pantalon…) ainsi que des accessoires pour hommes, femmes et enfants. Pour mieux comprendre les avantages et spécificités de ce qu’on appelle « vêtements anti-UV », nous avons interrogé Nicolas Mérian, co-fondateur de la marque spécialisée Ker Sun.
En Europe, pour dire qu’un vêtement est « anti-UV », les marques doivent à tout moment pouvoir le justifier par le résultat de tests. La capacité d’un tissu à filtrer les UV se mesure par un indice baptisé UPF (« ultraviolet protection factor ») : selon la norme EN 13758, un indice UPF 40 est le minimum pour pouvoir dire qu’un vêtement est « anti-UV ». L’indice de protection peut grimper jusqu’à « UPF 50+ », qui correspond à la certification de protection maximale et signifie que plus de 98% des rayons UVA et UVB sont bloqués par le tissu. À titre de comparaison, un t-shirt d’été en coton « ordinaire » a souvent un indice de protection d’environ UPF 5 : cela signifie que 20% des UV traversent le vêtement !
Toute la difficulté dans la conception d’un vêtement anti-UV efficace est donc de le rendre léger, respirant et confortable en été. Pour cela, Nicolas Mérian précise que leur marque étudie en particulier le choix des fibres, des fils, le type de tissage, le poids du tissu, le colorant ou encore les imprimés utilisés.
Par ailleurs, pour qu’un vêtement anti-UV soit agréable et pratique à porter, la coupe et le design du produit entrent en jeu afin de laisser l’air circuler (aération pour la randonnée ou le sport par exemple, ou coupes amples pour les vêtements du quotidien).
Photo : © Ker Sun

De nos jours, les vêtements anti-UV tendent à s’inspirer des codes de la mode pour proposer des styles modernes et élégants. Ker Sun, par exemple, propose une gamme de plus de 400 modèles, incluant des vêtements transformables s’adaptant à tout type de situation. Le développement des vêtements anti-UV ces dernières années offre donc l’opportunité de les porter plus facilement, en toute circonstance. Il peut être judicieux de faire preuve de créativité pour les intégrer à son propre style, en les complétant avec d’autres vêtements légers par exemple : chemises à manches longues transparentes (mousseline…), foulard autour du cou, gants en dentelle…
Les vêtements anti-UV sont très efficaces pour protéger la peau des rayons UV du soleil, mais ils ne protègent bien sûr que les parties couvertes du corps ! Outre les accessoires qui peuvent les compléter les vêtements (ombrelle, casquette, chaussures, lunettes par exemple), l’usage de la crème solaire est nécessaire et complémentaire à celui des vêtements anti-UV.
Les crèmes solaires en protection complémentaire
Les crèmes solaires sont aussi une solution reconnue et efficace pour se protéger du soleil. Celles-ci doivent s’appliquer en couche épaisse, en insistant sur les zones dépigmentées et sensibles (ce qui inclut le contour des lèvres ou des yeux). Aujourd’hui, celles qui sont vendues en pharmacie ou parapharmacie (indice entre 30 et 50, avec des indices UVA / UVB) sont toutes efficaces. Les variétés de texture, mode d’application, parfum, etc. font que chacun·e peut trouver le produit qui lui convient. Il existe notamment des produits solaires à effet sec, qui sont plus confortables et aussi efficaces.
A noter : l’application doit être renouvelée toutes les 2 à 3 heures, ou après chaque bain (même si le produit est dit « waterproof », c’est-à-dire résistant à l’eau). Par ailleurs, la force de la protection peut être diminuée progressivement au bout de quelques jours d’exposition : il est envisageable de passer progressivement de l’indice 50 à l’indice 30.
